La 2e édition du cadre de concertation et d’échanges gouvernement-jeunes entrepreneurs se tiendra sous le thème : « la faible solvabilité des jeunes entrepreneurs et la réinsertion des crédits bancaires ». L’Union des jeunes entrepreneurs du Burkina Faso (UJEB) a animé une conférence de presse, le 26 avril 2017, à Ouagadougou pour annoncer la tenue de cette rencontre dont la date exacte n’est pas encore choisie. La faîtière des jeunes entrepreneurs a également donné sa lecture de la situation nationale et interpellé le gouvernement sur les différents préjudices dont ses membres sont victimes du fait des grèves à répétition, mais aussi de la concurrence déloyale des grands opérateurs économiques sur les marchés publics.

Le prochain cadre de concertation gouvernement-jeunes entrepreneurs est placé sous le patronage du ministre de la jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelle et sous le parrainage de Hadja Zoungrana, la directrice de l’entreprise Imo Alim. Les jeunes entrepreneurs disent attendre beaucoup de cette rencontre car, la première édition présidée par le l’ex-premier ministre, Yacouba Isaac Zida, a été un franc succès. L’objectif de cette conférence de presse était donc d’annoncer la tenue de cette rencontre. « Mais aussi de donner notre lecture sur la situation nationale en général et sur la situation économique et surtout d’interpeller le gouvernement burkinabè sur les différents préjudices dont sont victimes les jeunes entrepreneurs que nous sommes », a précisé Honoré Yonli, le président de l’Union des jeunes entrepreneurs du Burkina Faso (UJEB).

Les jeunes entrepreneurs ont d’abord félicité l’exécutif pour certaines réalisations, notamment la réhabilitation de voies routières dans plusieurs régions et le lancement des projets de bitumage des axes routiers nationaux, ainsi que la réalisation et la promotion des logements sociaux et la mise en place des différents fonds pour la promotion des PME-PMI. Cela dit, Honoré Yonli et ses camarades ont rappelé au gouvernement « la nécessité de faire bouger les lignes dans le domaine économique et du développement de notre pays ».

Des victimes collatérales du bras de fer entre le gouvernement et les syndicats

Les membres de l’UJEB ne manquent pas non plus de fustiger les manifestations de certains syndicats. Ils estiment avoir été durement éprouvés dans leurs activités par les grèves à répétition des agents de la fonction publique, notamment les syndicats des domaines de l’économie et des finances, ainsi que des infrastructures et du désenclavement. Car, l’administration des finances reste l’unique porte d’entrée pour l’obtention de certains documents administratifs. « Nous avons été des victimes collatérales et innocentes du bras de fer entre ces syndicats et le gouvernement et aujourd’hui, personne n’est à mesure de nous payer les dommages causés par ces grèves. C’est pourquoi, nous invitons les syndicats à revoir leur méthode de grève pour ne pas empiéter sur les activités de nous autres jeunes entrepreneurs, ce pour des revendications dont nous ne sommes ni les causes, encore moins les solutions », s’indigne Honoré Yonli.

Pour résoudre définitivement les problèmes qui mettent à mal le fonctionnement normal de leurs activités, les jeunes entrepreneurs proposent au gouvernement de tenir des états généraux de la fonction publique en vue d’actualiser le processus organisationnel et le fonctionnement de l’administration publique qui doivent évoluer pour se conformer au contexte actuel.

Concurrence déloyale : « la situation évolue de mal en pis »


Les membres de l’UJEB ne sont pas non plus tendres avec leurs ‘’aînés » qu’ils accusent de leur faire de la concurrence déloyale. « Certains grands opérateurs économiques ont une sorte de main mise sur les marchés publics au Burkina et absorbent totalement les petits entrepreneurs. Ils postulent pour l’obtention des marchés qui se chiffrent en milliards de francs CFA et, dans le même temps, on les retrouve aussi autour des petits marchés », regrettent-ils. Ils disent mener le combat contre cette concurrence déloyale depuis longtemps, « la situation évolue de mal en pis ». « C’est donc le lieu pour nous d’interpeller une fois de plus le gouvernement afin qu’il prenne les mesures idoines pour promouvoir et encourager les jeunes qui ont pris le risque de se lancer dans l’entreprenariat », soutient le président de l’UJEB, Honoré Yonli.

Sur la brûlante question de l’arrestation d’opérateurs économiques, en l’occurrence Inoussa Kanazoé et ses collaborateurs, les jeunes entrepreneurs disent ne pas avoir de commentaires à faire. Ce, contrairement à certains des leurs qui ont battu le pavé pour dénoncer ces arrestations et demander la libération du richissime homme d’affaires. Pour l’UJEB, il faut faire confiance en la justice et la laisser faire sereinement son travail.

Moussa Diallo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net