Dans la lettre ci- après adressée au Président du Faso, Harouna Dicko appelle ce dernier à convoquer un dialogue national pour la « cohésion sociopolitique ».

Excellence Monsieur le Président du Faso

En avril 2008, j’ai demandé sans succès au Président Blaise COMPAORE la tenue d’un forum national assorti de termes de référence en vue de donner une crédibilité sociale et politique aux mécanismes démocratiques du Burkina Faso par le passage à la 5e République (cf. Observateur PAALGA n°7123 et n°7160).

Même si je me réjouis aujourd’hui de la rédaction d’un avant-projet de constitution pour la 5e République, et que d’autres voix demandent la tenue d’un forum pour la réconciliation, force est de constater que ces deux initiatives par la forme et le fond sont entrain de galvauder leurs exercices pourtant nécessaires à la cohésion sociopolitique gage de l’unité nationale.

Le Burkina Faso est malade de sa gouvernance politique et économique depuis des décennies, et les deux groupes de partis politiques « majorité-opposition » n’arrivent pas jusque là à s’entendre pour apporter les remèdes appropriés aux maux qui assaillent la grande majorité des Burkinabè. Pour cela, considérant :

- que la vérité et le droit sont les fondements de la justice ;
- que la justice indépendante et impartiale est le socle de la démocratie ;
- que la démocratie est le système de gouvernement le mieux élaboré à nos jours pour le développement national d’un pays ;
- que le développement national harmonieux est le fruit du travail collectif dans la paix ;

- que face à la situation sociopolitique actuelle pleine de menace pour l’unité nationale il y a réelle nécessité d’apaiser le cœur et l’esprit de chaque citoyen traumatisé afin qu’il puisse se mettre au travail ;
-

je vous appelle, Excellence Monsieur le Président, à la convocation d’un dialogue national pour la cohésion sociopolitique en vue de faire du Burkina Faso une véritable Nation de démocratie, de paix et de progrès.

Que Dieu bénisse le Burkina.

Ouagadougou, le 25 avril 2017

Harouna DICKO

Source: LeFaso.net