Chers lecteurs du Faso.net, c’est encore un honneur de vous retrouver cette semaine pour la chronique du coach. Celle de ce jour va aborder un sujet sensible de notre jeunesse face à ses responsabilités. Il est grand temps que chaque jeune prenne 100% la responsabilité de son succès ! Bonne lecture et j’attends vos commentaires avec impatience, votre point de vue m’intéresse.
Dans la plus part de nos pays africains, on parle toujours de « pays en développement » après plus de 50 ans. La stratégie de développement a été pour la plus part basée sur l’Ecole (l’instruction formelle). Un jeune instruit (qui a été à l’école) est une exception sinon un chanceux dans son environnement immédiat.
Cette exception est porteuse d’espoir. Car tous ces jeunes instruits sont le fruit d’énormes efforts quand on connait le coût (financier et social) de l’école en Afrique.
Mais ces « investissements » sur lesquels compte parfois toute une communauté sont des investissements bien souvent à perte et deviennent même un poids pour ces mêmes communautés.
En effet, nombreux sont ceux qui ont reçu l’instruction formelle de l’école mais errent dans les rues de nos capitales à la merci de tous les vices.
Une nouvelle “race” de pauvres
L’école, plutôt que de favoriser le développement, a “fabriqué” une nouvelle race de pauvres dans nos sociétés. Voici la mentalité de ce nouveau type de pauvre : « Je suis allé à l’école, j’ai fait le maximum d’efforts pour avoir mes diplômes donc j’ai fait la part d’effort que la société me demande. Maintenant c’est au tour de la société de me récompenser par un emploi » . C’est une mentalité de victime qui croit qu’elle a fait l’effort ultime en décrochant son diplôme.
Il est courant d’entendre dire aux enfants : « il faut que tu ailles à l’école pour réussir dans la vie ». Comme si le simple fait d’avoir son diplôme peut garantir la réussite dans la Vie.
C’est une nouvelle race parce que, le pauvre que l’on a toujours connu était celui qui n’était pas allé à l’école, qui n’avait ni électricité, ni eau potable, mais une famille nombreuse avec laquelle il tentait tant bien que mal de survivre.
Une population non instruite mais dynamique et porteuse d’espoir
Mais que remarquons-nous en réalité ? Ces gens sans instruction formelle sont en réalité les plus entreprenants, les plus persévérants, refusant de survivre en faisant le choix de vivre.
Cette frange si importante de nos économies que l’on appelle si péjorativement le secteur informel ou non formel est constituée de ces jeunes-là ; des jeunes que rien ne prédestine à la réussite, que la vie semble avoir défavorisés, pour qui tout semblait perdu d’avance…
Ce sont ces jeunes-là que nous rencontrons dans les plus grands aéroports d’Afrique et d’Asie et même d’Amérique non pas comme des clandestins mais des hommes et femmes affaires qui sillonnent le monde à la recherche d’opportunités d’affaires. Ils ne savent ni lire, ni écrire dans aucune langue mais voyagent et font des affaires. Ils n’ont pas de Master en Business mais sont de redoutables négociateurs, calculatrice en main.
L’instruction n’est pas l’éducation
Si nous reconnaissons que l’instruction donne de l’amplitude et de l’envergure à l’éducation, nous devons aussi reconnaître que l’instruction ne saurait remplacer l’éducation.
En effet plus qu’une simple instruction, nous avons besoin d’une jeunesse éduquée, consciente de sa place et surtout de ses obligations, obligations de prendre son destin en main.
Que dire quand cette jeunesse dite instruite saccage les biens publics dans nos capitales (réclamant légitimement des bourses ou autres avantages sociaux) ? Que dire quand dans le même temps, en tant que jeunes nous ne sommes mêmes pas capables d’être simplement ponctuels aux rencontres que nous organisons nous-mêmes ? La ponctualité étant une preuve de bonne gestion de soi et de rigueur personnelle, autant de qualités personnelles nécessaires à toute réussite.
Nous n’avons pas besoin de jeunes instruits seulement, de jeunes diplômés qui seront plus tard pommés. Mais de véritables créateurs de richesses grâce à leur imagination boostée par l’instruction basée sur une éducation adéquate.
Malheureusement, nombreux sont ceux qui sont instruits mais qui ne veulent prendre aucun risque. Ils sont à la recherche d’un hypothétique travail confortable dans un bureau quelque part dans un ministère ou une organisation publique. C’est bien dommage car c’est sur ceux-là mêmes que compte l’Afrique.
Imaginons un instant que le courage et la persévérance de ces jeunes du « secteur informel » s’allient à l’instruction et aux connaissances de nos jeunes diplômés, nous aurons alors de véritables entreprises, de véritables industries, de véritables secteurs privés organisés, structurés, capables de jouer leur rôle de moteurs de développement dans nos pays.
Bon courage à tous et que même le ciel ne soit pas notre limite.
Coach K. Ezéchiel OUEDRAOGO
Le Précieux Partenaire de votre Succès
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Source: LeFaso.net
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