Le Congrès pour la démocratie et le Progrès (CDP), ex-parti au pouvoir, a lancé, ce samedi, 25 mars 2017 à son siège national, les « opérations de renouvellement de ses structures géographiques ». Occasion pour ses responsables, de jeter un regard sur la vie du parti et afficher les ambitions.

Pour le président de la commission ad hoc chargée de la réorganisation et de la relance des activités du parti, Léonce Koné, le CDP ne peut se relever durablement et affronter l’avenir avec confiance que s’il est solide sur des fondations, qui sont constituées par les organes qui lui donnent vie à l’échelon provincial, communal, dans les villages comme dans les arrondissements et les secteurs des villes.

Il campe le contexte qui a justifié la création de cette commission ad hoc, à savoir l’insurrection population des 30 et 31 octobre 2014 et toutes les conséquences qui en ont suivi. « Outre ces exactions, qui étaient accompagnées des formes de harcèlement et de manœuvres d’intimidation les plus variées, nous avons dû faire face à des initiatives hostiles, qui n’avaient d’autre but que d’éliminer le CDP de la scène politique ou, à défaut d’y parvenir, de miner complètement son influence dans le pays. C’est dans cette logique que s’inscrivaient la suspension temporaire du CDP en décembre 2014, l’adoption en avril 2015 par le CNT d’une modification du Code électoral, avec mesures liberticides qui conduisaient à écarter certains citoyens, arbitrairement, de la possibilité de se présenter aux élections, au mépris des droits qui leur étaient reconnus par la Constitution et par plusieurs conventions internationales », retrace le président de la commission ad hoc, M. Koné.

A cette liste, il ajoute les « interpellations fréquentes » auxquelles étaient soumis certains dirigeants et militants du parti. « Au point que pour ma part, j’avais jugé plus prudent de préparer à l’avance un sac contenant les effets de première nécessité dont je pouvais avoir besoin, en cas d’arrestation inopinée. Et comme vous le savez, cette éventualité est survenue, pour une durée un peu plus longue que celle que j’avais imaginée », illustre Léonce Koné.


Le putsch de septembre 2015 et l’inculpation des membres du dernier gouvernement du gouvernement Blaise Compaoré devant la Haute Cour de justice sont autant d’éléments soulevés par Léonce Koné comme ayant porté un coup dur au parti. « Si je rappelle tous ces faits, c’est pour souligner qu’avec un harcèlement de cette ampleur, notre parti avait toutes les raisons de s’effondrer et ses militants de perdre espoir. Or, cela n’a pas été le cas », a-t-il mis en exergue, magnifiant ici, la bravoure des militants à faire face à l’adversité pour permettre au parti de participer à la vie politique nationale. « Ce qui lui a permis, malgré les obstacles, de se positionner comme la troisième force politique du pays à l’issue du scrutin législatif de novembre 2015 et des élections municipales qui ont suivi, alors même que tout avait été mis en œuvre pour le faire disparaître », déclare Léonce Koné.

Pour le président de la commission ad hoc, après « cette rude bataille », le parti a besoin de reconstituer ses forces, remobiliser ses troupes aux fins d’affronter les futures joutes démocratiques. D’où cette initiative de « redressement » à laquelle, Léonce Koné appelle l’ensemble des militants à s’impliquer pour la réussite du processus. Ce renouvellement des structures va du niveau province à l’échelle du village (ou secteur). A en croire M. Koné, cette opération est basée sur les principes de l’inclusion, du rassemblement, l’esprit de consensus et de la décentralisation du processus (pas d’interférence intempestive des organes ou personne au niveau supérieur de l’organigramme du parti).

Outre le renouvellement des structures, la Commission ad hoc a pour objectif global de favoriser la consolidation de l’organisation du parti et la relance de ses activités afin de lui permettre de « jouer pleinement son rôle, comme force motrice de l’opposition républicaine au service de la démocratie burkinabè et de développement ».

O.L.O

Lefaso.net

Source: LeFaso.net