Ce mardi 14 mars 2017 à Ouagadougou, le ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat a organisé un atelier de restitution du rapport d’expertise environnementale du projet d’implantation d’une unité de broyage de clinker à Bobo-Dioulasso. Au vu des résultats présentés, l’usine Cimasso ne pressente que des risques « négligeables » pour la nappe phréatique de la capitale économique.

Courant 2016, on s’en souvient, lors de la pose de la première pierre pour l’implantation de l’usine Cimasso dans la capitale économique, des voix s’étaient levées pour s’y opposer. La raison avancée était que la construction de cette unité industrielle infecterait la nappe phréatique de Nasso, lieu d’implantation de l’usine.

Selon le ministre en charge de l’Industrie, Stéphane Sanou, cette polémique qui est née, remettait en cause l’étude d’impact environnemental et social réalisée pour l’occasion. « Face à cette situation délétère pour le climat social, Son excellence Monsieur le Premier ministre, a instruit la conduite de la présente contre-expertise internationale et indépendante en vue d’orienter la prise d’une décision avisée sur le sujet », a-t-il indiqué. Ce qui à son avis prouve « à quel point le dossier Cimasso préoccupe les plus hautes autorités du pays ».


Ainsi, dans cette salle du Liptako Gourma, gouvernants et gouvernés venus de Bobo-Dioulasso, ont eu droit à la restitution de la contre-expertise faite par le Consultant et expert indépendant suisse en environnement, Dr Alexandre Repetti. En octobre 2016, ce dernier s’est rendu sur ledit lieu afin de collecter les données et procéder à une analyse objective.

De cette analyse des impacts sur l’environnement, il ressort que la technologie utilisée pour canaliser l’émission de poussière industrielle due à la production, ainsi que l’écoulement des eaux de l’usine, répondent tous aux normes standards au plan international. Et si l’on tient compte de plusieurs facteurs, en ce qui concerne les ressources en eau, la conclusion de cette étude est que les risques de pollution pour la nappe phréatique sont négligeables. Il n’y a donc pas d’inquiétude à ce niveau.

L’expert en a profité pour faire des recommandations. Toujours dans le souci de cette préservation du cadre environnemental de la ville de Sya.


Présent à cette restitution, le ministre en charge de l’Environnement, Batio Nestor Bassière a salué la tenue de cette rencontre qui va permettre à tous les acteurs de parler le même langage. « Le chef de l’Etat l’a dit à Bobo-Dioulasso, si toutefois Cimasso doit avoir des conséquences sur l’environnement, Cimasso va s’arrêter », a-t-il rappelé. D’où cette expertise internationale qui est un œil extérieur au débat national sur la question, conformément à la volonté du Premier ministre. Il en a profité pour réaffirmer le fait que son département veut l’investissement, mais, que cela se fasse dans le respect de l’environnement.

Juste après cette restitution, les acteurs ont poursuivi les échanges sur le rapport en question, afin de mieux s’accorder et en tirer toutes les conséquences.

Marcus Kouaman

Lefaso.net

Source: LeFaso.net