Le deuxième Congrès ordinaire du MPP a refermé ses portes ce dimanche, 12 mars au Palais des sports de Ouaga 2000. Après trois jours de travaux (du 10 au 12 mars), les congressistes se sont séparés sur des actes et après avoir procédé au renouvellement de l’organe dirigeant du parti. Désormais, c’est Dr Salifou Diallo qui préside aux destinées du parti au pouvoir.

C’est vêtu des attributs de président du MPP, que Dr Salifou Diallo a prononcé le discours de clôture du deuxième congrès du parti, au Palais des sports de Ouaga 2000. Et à ceux qui pourraient penser que le nouveau capitaine du navire MPP a ‘’duré dehors », il réplique au passage : ‘’Je peux vous dire que moi-même, je suis jeune ! Je suis droit dans mes bottes ‘’.

Au terme des travaux, Salifou Diallo s’est félicité de la qualité de l’instance ; des débats francs et directs. « Cette bonne tenue du congrès et les résultats auxquels nous sommes parvenus constituent une victoire de plus pour le MPP », affirme-t-il, ajoutant que l’histoire retiendra que le MPP est un parti de type nouveau, conscient d’où il vient et surtout où il veut aller avec le peuple. « La volonté de rupture de nos militants a été également partagée par l’ensemble des partis de l’alliance pour la majorité présidentielle.

Les congressistes ont été nombreux à considérer l’opérationnalisation et la matérialisation du PNDES comme des éléments centraux pour l’instauration d’une nouvelle ère de progrès et de démocratie dans notre pays », a confié Salifou Diallo.

A l’en croire, les participants ont longuement discuté de la ligne politique du parti (social-démocratie), du renforcement et de l’élargissement du parti à la base. Il a également été recommandé une organisation rigoureuse des sections du parti à l’étranger. La formation politique et idéologique des militants a été aussi soulevée comme élément fondamental à l’unité, la cohésion et à l’efficience de l’action du parti.

« Le congrès a vu également l’affirmation d’un parti uni, renforcé et conscient de ses responsabilités devant l’histoire. (…). Il a confirmé et réaffirmé que notre parti n’épargnera aucun effort, aucun sacrifice, visant à conquérir des droits nouveaux, à améliorer les conditions de vie du peuple, en ayant toujours à l’horizon, le but suprême qui anime et justifie notre raison d’être et de lutter : une société de progrès et de justice sociale débarrassée des inégalités », a déclaré M. Diallo.

La mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) aussi été analysée sans complaisance, selon le président du parti. Pour Salifou Diallo, ce référentiel de développement n’a même pas encore atteint sa vitesse de croisière. Il demande donc aux Burkinabè « confiance » et « patience », malgré les fortes attentes sociales.

« Camarades congressistes, c’est pour la concrétisation de ce projet si fascinant et si noble que vous m’avez fait l’honneur de me porter à la tête de notre parti » a-t-il exprimé avant d’inviter l’ensemble des militants à apporter tout le soutien à la direction politique nationale pour la mise en œuvre conséquente de la feuille de ce congrès.

Le congrès s’est, en outre, appesanti sur la question du terrorisme et a, à ce sujet, invité le gouvernement à mettre à la disposition des Forces de défense et de sécurité, des moyens conséquents pour la défense de l’intégrité du territoire. « Le congrès a exprimé sa solidarité aux populations de la région du sahel qui vivent au quotidien les affres du terrorisme », compatit Salifou Diallo, marquant par-là également, le soutien indéfectible des militants aux Forces de défense et de sécurité dans leurs missions.


Dans cet esprit, les congressistes ont exhorté le gouvernement à soutenir et à promouvoir une coopération sous-régionale, notamment au sein du G5 Sahel.

Pour Salifou Diallo, ce congrès marquera indubitablement un tournant décisif dans la vie du parti et ouvrira de nouvelles perspectives plus prometteuses pour le peuple burkinabè.

Appelant à un parti uni et discipliné, le premier responsable a souligné que le MPP n’est pas un parti-Etat ; d’où l’invite aux militants de l’administration publique à donner le bon exemple.

Dans sa vision globale de la politique, le président du MPP pense qu’il est temps de s’élever au-dessus du sectarisme pour construire un vrai parti de gauche à léguer aux générations à venir. D’où l’appel au renforcement de l’alliance existant et, pourquoi pas, à une fusion avec les autres partis de la même tendance politique.

Les congressistes se sont séparés par des recommandations, d’une part à l’endroit du gouvernement et, d’autre part au parti (voir encadré au bas de l’article).

Oumar L. OUEDRAOGO

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Encadré :

Des recommandations des congressistes au gouvernement :

- appliquer dans les meilleurs délais, la loi portant réglementation de la commande publique,

- réaliser les études de faisabilité des grands projets qui n’en possèdent pas,

- mettre en place, d’urgence, le dispositif de coordination, de pilotage et de suivi-évaluation du PNDES,

- responsabiliser davantage les collectivités territoriales par l’établissement effectif des contrats d’objectifs,

- rendre effectif le budget-programme, en transférant aux différents ministres l’ordonnancement des budgets de leur département,

- augmenter les performances des unités de gestion des projets et programmes à travers la mise en place d’un système d’obligation de résultats,

- ouvrir les marchés publics aux opérateurs économiques nationaux, notamment les jeunes opérateurs économiques par, entre autres, le partenariat public-privé afin de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs,

Au niveau du parti, les congressistes jugent impératif de :

- procéder au recadrage nécessaire devant lui permettre d’avoir un contrôle sur les maillons stratégiques de l’appareil d’Etat afin de garantir une mise en œuvre réussie des engagements pris auprès du peuple burkinabé, d’autant plus que nous ne sommes qu’à trois ans des prochaines élections présidentielles et législatives,

- former les responsables des structures géographiques et spécifiques dans les six prochains mois,

- organiser des comptes-rendus périodiques des réalisations du programme au niveau des structures géographiques et spécifiques du parti ainsi qu’auprès des populations,

- encourager et soutenir le gouvernement dans ses efforts d’entretenir un dialogue constant et constructif avec les organisations syndicales dans le respect des possibilités budgétaires de l’Etat,

- entretenir un dialogue politique républicain avec les Forces politiques démocratiques et républicaines. Dans ce sens, proposer des rencontres trimestrielles avec le Chef de file de l’opposition politique en vue d’échanger sur des questions intéressant la vie de la nation ou toute autre question d’intérêt majeur,

- privilégier la formation politique et idéologique des militants,

- sensibiliser les militants au civisme fiscal pour assurer la mobilisation de ressources financières suffisantes pour couvrir les besoins de financement internes du PNDES,

- mettre en place des cellules de suivi de la mise en œuvre du PNDES au niveau communal et les animer,

- veiller à la présence et à l’implication effectives des camarades occupant des postes électifs et de hautes responsabilités administratives dans la réalisation des activités phares du PNDES dans leurs localités et les impliquer fortement dans l’organisation des événements y relatifs.

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Source: LeFaso.net