Combien sont-ils ces enfants qui rêvent un jour de porter l’uniforme kaki, le béret noir et d’exécuter en toute fierté le garde à vous ? Des centaines voire des milliers. Cette année, ils ne seront que soixante à sortir du lot. Pendant sept longues années, ils bénéficieront d’une formation physique, morale et intellectuelle axée sur les valeurs de la discipline, la solidarité, l’intégrité, et le patriotisme. Mais, combien d’entre eux embrasseront le métier des armes après l’obtention du baccalauréat ? Le sujet intéresse aussi bien les parents d’élèves que le commandement. Ils en ont parlé, le vendredi 10 mars 2017 au sein de l’établissement.

Dès l’entame des échanges, le Commandant du Prytanée militaire du Kadiogo (PMK), le Chef de bataillon, Diaouari K. Ismaël, a réaffirmé la volonté de l’école de créer de plus en plus de cadres d’échange avec les parents. Il a également rappelé à ces derniers les missions du PMK qui consistent à former les élèves à des carrières civiles et militaires. « Pas de discrimination positive ou négative, la pratique de la religion est permise et même encouragée », a-t-il renchéri avant de relever l’importance de la sécurité des élèves pour le commandement.

Les possibilités qui s’offrent aux AET


Mais, que fait l’Armée afin de ramener les anciens enfants de Troupe (AET) dans le giron des forces armées nationales ? Cette question, nombreux sont les parents qui se la posent. Eh bien, dans ses explications, le Colonel Somé Claude, chef de La Division Formation de l’Etat-Major Général des Armées a indiqué qu’après l’obtention du premier diplôme universitaire, le baccalauréat, le classement général des candidats en fonction des résultats académiques, des notes du Bac et un test physique, permet d’orienter les prytanes dans les écoles de formation qui admettent les élèves avec le Bac. Il s’agit généralement des écoles de formation de médecine militaire, celles de pilotes et de mécaniciens d’avions et d’autres places de formation d’officiers à Taïwan. L’orientation se fait au mérite et en fonction des séries.

Les autres élèves rejoignent le cocon familial pour poursuivre leurs études supérieures, cette fois aux frais des parents. La licence en poche, ils pourront prendre part au test d’entrée à l’Académie militaire Georges Namoano (AMGN) et dans les autres écoles de formation d’officiers. Le concours de l’AMGN n’est pas réservé qu’aux AET. Les civils titulaires d’une licence reconnue par le CAMES et remplissant les conditions d’âge (25 ans tout au plus) peuvent également déposer leur candidature.

Les épreuves sportives et le barème sont différents selon que l’on est garçon ou fille. Par contre, les deux sexes sont sur un même pied pour les épreuves écrites. « Je veux que ce soit clair. Le concours est le même pour tous parce que nous ne voulons pas être taxés de favoriser qui que ce soit », a précisé le Colonel Somé.


Selon lui, il existe une autre porte de secours pour les AET. Le Burkina Faso reçoit des offres de places de certains pays comme l’Allemagne, Taïwan et la France. Il y a aussi des échanges d’offres de formation avec des pays de la sous-région. « Toutes ces places sont exclusivement réservées aux AET et aux sous-officiers », a-t-il précisé.

Les anciens enfants de Troupe ont donc plusieurs possibilités de rejoindre la grande famille des armées. Cependant, il arrive que quelques-uns perdent leurs aptitudes et ne passent pas les épreuves physiques lors du concours d’entrée à l’AMGN. C’est pourquoi le Colonel Somé a invité les parents à redoubler d’efforts dans la sensibilisation et l’accompagnement des AET.

Mettre en place une université


Tout en saluant les efforts déployés par l’Armée, Djibril Ouédraogo, parent d’un prytane, pense que l’Armée aurait pu mieux faire notamment en mettant en place une université pour accueillir directement les bacheliers du PMK.

Après les échanges, les parents ont fait, en compagnie de quelques élèves, le tour des infrastructures de l’école telles que les salles de classes, le carré d’arme, les dortoirs, le réfectoire, le terrain de football, les plateaux omnisports et l’infirmerie.

En rappel, cette rencontre entre le commandement et les parents d’élèves entre dans le cadre des 96 heures du Prytanée militaire de Kadiogo. Au cours de cet événement, premier du genre dans la vie de l’établissement, plusieurs activités ont été menées. De celles-ci la journée de salubrité au marché de Kamboincin, des conférences, le lancement du site web de l’école, des matchs de football, une nuit culturelle, un cross populaire et enfin une Kermesse.

Herman Frédéric Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net