Après le remaniement ministériel intervenu le lundi 20 février dernier, la prise de contact du nouveau gouvernement, ainsi que le premier conseil des ministres du gouvernement Thiéba II, place à l’installation des nouveaux ministres. Ce jeudi 23 février 2017, le Secrétaire général du Gouvernement et du Conseil des ministres, Alain Ouattara a procédé à l’installation de huit ministres dans leurs fonctions à Ouagadougou.

Journée marathon pour le Secrétaire général du Gouvernement et du Conseil des ministres, Alain Ouattara. De 8h à 13h 45mn, il a procédé successivement à l’installation dans leurs fonctions respectives des nouveaux ministres, soit séparément, soit conjointement. Avant de prononcer la formule marquant l’installation officielle du ministre qui est : « au nom de leur Excellence monsieur le Président du Faso et du Chef du gouvernement, je vous déclare solennellement installé dans vos fonctions de ministre… », il a rappelé les attentes que le Chef de l’Etat et son Premier ministre ont énuméré lors de la première prise de contact avec le nouveau gouvernement. « Le gouvernement est au service du peuple. Il doit impérativement travailler à satisfaire les nombreuses attentes des populations », indique le SG du Gouvernement. Il les a donc invités à se mettre à la tâche sans attendre.

Des défis majeurs

Au ministère de la Santé, Dr Smaila Ouedraogo a passé le témoin au Pr Nicolas Méda qui jusqu’à sa nomination dirigeait le centre Muraz de Bobo Dioulasso. Le ministre sortant n’a pas manqué de beaux mots pour qualifier ses collaborateurs avec qui il a administré ce secteur. Bien évidement aussi à l’endroit de celui qui le succède. « Je pars aujourd’hui tout content parce que celui qui est installé comme ministre de la Santé, n’est personnes d’autre que l’un de ceux qui m’ont appris les B.a.-ba de l’art médical qui m’ont été utile pour la gestion de ce ministère. Je lui dis simplement d’être comme il l’a été quand je le connaissais en tant qu’apprenant, grand frère », confie-t-il.

Des mots que le Pr Méda au gouvernail de la santé a tendrement écoutés. Il se réjoui de la confiance en lui placé par le Président du Faso et le Premier ministre pour relever les défis du secteur de la Santé inscrit d’abord dans le programme présidentiel et converti dans le Plan national de développement économique et social (PNDES).Les principaux défis étant « la promotion de la santé, ou de tirer tous les avantages du dividende démographique ». Ainsi que l’amplification de la politique centrale de gratuité des soins et toutes les reformes du secteur sanitaire déjà engagées par son prédécesseur.

Avant d’aller installer l’ancien ministre de la Santé, Smaila Ouedraogo dans ses nouvelles fonctions de ministre de la Jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelles, qui remplace Jean-Claude Bouda, le SG du Gouvernement a fait une halte du côté du ministère du Développement de l’Economie numérique et des postes. Là, il a procédé à l’installation officielle de Hadja Fatimata Ouattara/Sanon qui fait son entrée au gouvernement, en remplacement de Aminata Sana/Congo.

Même scénario au niveau du ministère de l’Energie, des mines et des carrières. Scindé en deux départements, le Pr Alpha Oumar Dissa qui occupait le portefeuille a été installé dans ses fonctions de ministre de l’Energie. Et Oumarou Idani dans celui des Mines et des carrières.

Un Pr remplace un autre à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation. Après avoir passé plus de deux ans aux avants postes de ce secteur, le Pr Filiga Michel Sawadogo cède son fauteuil au Pr Alkassoum Maiga. Conscient de ce qui l’attend, il se dit très ouvert et compte travailler à la normalisation des années académiques.

Du bâtiment de l’éducation, le SG du gouvernement a pris la direction du CENASA. En ce lieu, il a procédé comme pour les précédents à l’installation officielle de Simon Compaoré, ministre d’Etat, ministre de la Sécurité intérieure qui dans le précédent gouvernement avait le portefeuille de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure (MATDSI). Le boubou cousu a donc été taillé par qui de droit, ironise-t-il. C’est donc Siméon Sawadogo qui a en main le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Lui aussi installé par la même occasion.

« Terroriser les terroristes »

C’est par l’installation officielle du ministre de la Défense nationale et des anciens combattants qu’a pris fin cette journée. C’est avec assurance et poigne,comme un homme d’Eglise qui prêche la bonne nouvelle à ses disciples que l’ex-ministre de la Jeunesse, Jean-Claude Bouda, après son installation en tant que capitaine, du moins, en tant général de ce navire battant pavillon Défense nationale et des anciens combattants a pris la parole. « Quand vous mettez Dieu dans tout ce que vous faites, vous le trouvez dans tout ce qui vous arrive », laisse-t-il entendre d’entrée. Cela pour rendre grâce à Dieu pour ce qu’il a fait et fera surement.

Conscient que ce n’est pas une partie de gâteau, ni de loisir, il a rappelé que sa prise de fonction intervient dans un contexte sécuritaire sous régional marqué par la recrudescence du terrorisme qui endeuille. « La mission est certes noble, exaltante mais délicate », renchérit-il. Pour lui sa réussite exige de la part des acteurs la mobilisation de toutes les énergies et intelligences afin de poursuivre les actions en cours, en réponse aux « profondes aspirations du peuple burkinabè ». Surtout que la mise en œuvre du PNDES dépend « des conditions de stabilité sociale, gage de sérénité des investisseurs privés étrangers ».

Foi du ministre Bouda, « l’Etat burkinabè ne pliera jamais l’échine » devant qui que ce soit. Et pour lutter effacement contre les fous de Dieu (le terrorisme), des moyens seront alloués à l’armée afin de « terroriser les terroristes ». Garde à vous !

Marcus Kouaman

Lefaso.net

Source: LeFaso.net