Premier Conseil des ministres (ordinaire) du gouvernement Thiéba II, premiers pas pour les nouveaux venus et continuation pour les autres. La séance de ce mercredi, 22 février 2017, a donc étudié des dossiers, entendu des communications orales et autorisé des missions à l’étranger. Pas de nominations, cependant.

Aux côtés du Président du Faso, Roch Kaboré, et de son Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, une équipe « ajustée », avec ses « titulaires », ses « recasés » et ses « soyez les bienvenus ! ». Chaque membre de l’équipage a donc son allure !

Pour Smaïla Ouedraogo, du ministère de la Santé à celui de la Jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelles, la différence est assez nette. « Au niveau de la jeunesse, ce sont les grandes questions de l’éducation, de la formation de la jeunesse et surtout de l’emploi de la jeunesse parce que nous avons une population constituée à environ 70% de jeunes, avec une grande majorité sans formation, sans emploi », fait observer Smaïla Ouedraogo.


De son avis, cela fait donc de gros défis qu’il lui plaira de relever pour faire honneur à la confiance qui a été placée en lui par le Chef de l’Etat. « A la santé, je pense qu’on a eu une année ensemble à relever aussi des défis. Mais, comme on le dit, il y a toujours beaucoup de choses à faire ; parce que la santé des Burkinabè reste toujours à améliorer et je pense qu’à ce niveau également, mon successeur est un maître d’œuvre. Pour la petite confidence, c’est qu’il (Nicolas Medah, ndlr) est mon patron ; c’est lui qui m’a initié à l’art de la pratique médicale. Donc, je pars en étant rassuré, que ce que nous avons entrepris au niveau de ce département va être pérennisé, renforcé au bonheur de tous les Burkinabè », souhaite l’ex-ministre de la Santé, Smaïla Ouedraogo.


Pour le nouvel entrant, Alkassoum Maïga, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, ces premiers pas dans la famille gouvernementale est une sorte de retour à une école. « Quand on prend des nouvelles fonctions, il faut d’abord observer comment les choses se passent et je pense qu’on a eu un bon exercice. Nous pensons, effectivement, qu’avec l’ensemble des acteurs, si on se met ensemble, on doit pouvoir arriver à une solution. L’université est un secteur vital pour le pays, l’éducation est un secteur très important. Donc, on ne peut pas aller à l’aventure, on doit être sûr effectivement qu’on a les possibilités d’apporter quelque chose. Et nous allons tenter, au mieux, d’apporter des solutions », énonce le ministre Maïga Alkassoum.

En ce qui concerne la séance du Conseils des ministres à proprement parler, le porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, confie qu’un certain nombre de dossiers ont été étudiés, des communications orales entendues et des missions à l’étranger ont été autorisées. Ainsi, au titre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, deux décrets ont été adoptés, portant stratégie nationale de l’état civil au Burkina révisée (une stratégie existait depuis 2012 et après évaluation elle a été révisée). La stratégie prend en compte six axes parmi lesquels la modernisation de la sécurisation, le renforcement des capacités des structures et des acteurs de l’état civil, la consolidation des cadres juridiques et institutionnels, l’amélioration des prestations publiques de l’état civil, le suivi-évaluation. Le projet est évalué à, à peu près, 35 milliards de FCFA, va s’étaler de 2017 à 2021 et est financé à 30% par le budget national et à 70% par les partenaires techniques financiers.


Au département de l’Agriculture et de l’aménagement hydraulique, un projet de loi a été validé pour être transmis au parlement à sa prochaine session. Il est relatif à la protection des végétaux. « En ce qui concerne cet élément, nous avions juste un décret présidentiel qui date de 1961 et cette question n’était pas prise en compte par une législation appropriée. Donc, le projet de loi qui va être présenté à l’assemblée nationale, s’il est adopté, va nous permettre de protéger les végétaux, les consommateurs, l’environnement, contre tous les risques qui sont liés à l’introduction et à la dissimilation d’organismes nuisibles dans notre pays », explique le ministre de la Communication, chargé des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou.

Au titre du ministère des Transports et de la mobilité urbaine, il a été adopté un décret fixant les modalités d’immatriculation des véhicules automobiles, remorques, semi-remorques et des cycles dont la cylindrée est égale ou supérieure à 50 centimètres cubes. « La loi stipule que tous les dix ans, nous devons revoir l’immatriculation dans notre pays », dit-il, précisant que depuis 2005, il n’y a plus eu de ‘’ré »immatriculation au Burkina. Outre cela, la question de la sécurité constitue un enjeu important dans cet élan. Dans le contexte actuel, poursuit le ministre, le fichier ne permet pas d’avoir une bonne traçabilité des véhicules utilisés pour commettre des actes, notamment ceux attentatoires à la sécurité. Selon Remis Fulgance Dandjinou, le décret a été adopté et les Burkinabè auront 36 mois pour se mettre à jour par rapport à cette mesure.

Sur proposition du ministère de la Communication et des relations avec le parlement, le Conseil a aussi adopté un décret portant définition des conditions et règles applicables à l’exercice de la profession publicitaire. Une loi a été votée par le Conseil national de la Transition (CNT) pour régir la publicité et ce décret vient donc consacrer son application effective.

Oumar L. OUEDRAOGO

Lefaso.net

Source: LeFaso.net