La coordination du Comité de défense des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) de l’ex arrondissement de Sig-Nonghin a tenu une conférence de presse ce mercredi 22 février 2017, pour tenir informée l’opinion publique du niveau d’avancement de la recherche de solutions à leur plateforme revendicative.

En rappel, le CDAIP demandait, dans sa plateforme minimale, le dédommagement conséquent des maraîchers à hauteur de 1500 francs le mètre carré (en référence au dédommagement des personnes affectées par l’aménagement du canal du Moogho Naaba), au lieu de 300francs le mètre carré qui leur est proposé, le recensement et le dédommagement des personnes affectées par la fermeture des RN2, RN22 et les rues impactées, l’aménagement d’un terrain de sport pour les élèves et les organisations sportives privés de leur terrain de sport, le bitumage de la rue allant de l’immeuble Kafando au terrain Miramar, le bitumage de la nouvelle déviation qui jouxte Tampouy Naab Yaar et la cour des sapeurs-pompiers, et enfin la mise en place d’un comité de concertation et de gestion des crises impliquant les représentants des différents acteurs.

Le jeudi 16 février dernier, suite à leur intention d’organiser un sit-in devant la mairie de l’arrondissement 3, le maire leur avait accordé une audience le soir du même jour afin de les entendre.


Face à la presse ce mercredi 22 février 2017, le CDAIP a laissé entendre que cette rencontre n’a accouché que d’une souris, car aucune proposition concrète dans le sens de la satisfaction de la plateforme n’a été enregistrée. Aussi le CDAIP ajoute-t-il que le maire prétend n’être mêlé ni de près ni de loin à la construction de l’échangeur du Nord. Pour eux, cette position est curieuse car les autorités élues sont censées défendre les intérêts de leurs administrés.


Egalement, lors de cette conférence de presse, le CDAIP de l’ex arrondissement de sig-Nonghin en la personne de son coordonnateur, Ernest Zemba, a fait comprendre que les chefs coutumiers notamment le Tampouy Naaba et le Borg Teng-soaba ont émis des menaces à l’encontre de leur organisation et de ses responsables. En effet, il affirme que le Tampouy Naaba, suite à leur manifestation du samedi 28 janvier 2017 sur le terrain Miramar, les a convoqués pour les entendre.

A cette occasion, le Tampouy Naaba aurait laissé entendre que ni SOGEA SATOM ni AGEIM n’étaient capables à l’étape actuelle de satisfaire à leurs revendications, même si leur cause est juste et légitime. Il a ajouté que si le CDAIP continue sa lutte, les responsables pourraient se retrouver en prison.

Quant au Borg Teng-soaba, avant que le CDAIP ne prenne à bras le corps la lutte, il aurait affirmé aux maraîchers qu’ils ne sont pas les propriétaires terriens, et de ce fait, ils ne peuvent revendiquer aucun dédommagement. Il aurait également estimé que les maraîchers ne peuvent pas s’opposer à ce projet, et qu’il faut donc qu’ils déguerpissent les lieux pour faire place au chantier.


Le CDAIP interpelle les organisations de défense des droits humains en l’occurrence le MBDHP et le ministère des droits humains et celui de l’emploi à suivre de près cette crise. Il invite par ailleurs la population à se solidariser avec cette lutte qui pour eux, est juste et légitime. Aux autorités, il les tient pour responsable de la détérioration du climat social dans l’arrondissement si d’aventure ils sont contraints de changer leurs méthodes de luttes.

Youmali Ferdinand (stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net