Dans le cadre de la redevabilité à leur mandant, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a rendu une visite au Conseil National des Organisations de la Société Civile (CNOSC) le vendredi 17 février 2017, pour soumettre à leur appréciation les différentes propositions de réformes qu’ils entendent mener au cours de leur mandat.
Le Cycle électoral 2016-2021comporte cinq consultations électorales notamment la reprise des élections municipales dans certaines communes, le référendum sur la nouvelle constitution, les élections présidentielle et législatives de 2020, et enfin les élections municipales de 2021. Le cycle électoral précédant a eu des forces qu’il fautcapitaliser, mais aussi il a révélé des faiblesses à corriger, rendant ainsi nécessaire un certain nombre de réformes.
Dans le souci de renforcer la jeune démocratie du Burkina Faso, la nouvelle équipe de la CENI avec à sa tête Newton Ahmed Barry a fait des réflexions à même de répondre aux défis auxquels ils feront face au cours de leur mandat. Il s’agit notamment de la participation des burkinabè de l’étranger aux consultations électorales,du fichier électorale notamment en ce qui concerne le document nécessaire pour l’enrôlement et aussi son mode de révision, et du budget des élections. Ils sont alléssoumettreleurs idées au CNOSC le vendredi 17 février 2017, afin de les informer, mais aussi recueillir leur avis et suggestions pour davantage enrichir ces propositions de réformes.
Pour la CENI,en ce qui concerne le vote des burkinabè de l’étranger, la situation de la diasporaburkinabè se caractérise par l’insuffisance de statiques fiables. Selon leurs chiffres,elle se situerait à environ septmillions de burkinabè. Aussi, environ 1 100 000 sont immatriculés dans les représentations diplomatiques du Burkina, et environ 985 000 disposent de la carte consulaire. Il en découle alors que 6 000 000 ne sont pas immatriculés dans les ambassades ou dans les consulats. Ce qui ne rend pas la tâche aisée. Le second point sur la diasporaburkinabèestsa complexité.
En effet plus de 50% des burkinabè de l’étranger vivent dans un seul pays : la Côte d’Ivoire.Ils sont environ 4 000 000. Etsur les 1 100 000 enrôles dans les différentes ambassades du Burkina, près de 900 000 sont en Côte d’Ivoire, et sur ceux détenant la carte consulaire,près de 800 000 sont également dans cemême paysvoisin. Ce cas est unique monde. La diaspora burkinabè en Côte d’Ivoire est également repartie sur presque l’ensemble du territoire ivoirien. Organiser une élection dans ce pays voisinnécessitera un scrutin national bis, car il faudrait ouvrir un bureau de vote dans presque chaque quartier ou village de ce pays.
Face à cela, la CENI émet ses propositions pour permettre à la diaspora désirante exercer son droit de vote. Pour elle il faut d’abord qu’elle soit immatriculéeà l’ambassade ou au consulat, et aussi, pour ouvrir un bureau de vote dans un pays étranger il faut avoir au moins 500 immatriculés dansce pays. 500, car étant le nombre d’électeurs que peut comporter un bureau de vote dans le fichier électoral. Sur la base de ces deux propositions combinées, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Sénégal, le Gabon, l’Algérie, La Tunisie, le Nigeria la France, la Belgique, l’Italie, les Etats Unis et l’Arabie Saoudite sont les pays dans lesquelspourrait se tenir les élections du Burkina à l’étranger.
Pour l’enrôlement sur le fichier électoral, la CENI propose dorénavant une pièce unique à fournir qui est la Carte Nationale d’IdentitéBurkinabè (CNIB). La CENI justifie cette proposition par le fait que près de 70% des inscrits sur fichier électorall’ont fait avec cette pièce. Egalement la CNIB dispose d’un Numero d’Identification Personnel (NIP) faisant que chaque burkinabè à un numero unique et ne peut être enrôlé plus d’une fois. Cela rendra le fichier électoral fiable davantage. Si cette option est faite, l’Office Nationale d’Identification (ONI) donnera chaque année le nombre et les informations sur le nouveau majeur à la CENI, qui consultera ensuite chacun d’eux pour lesenrôles sur le fichier électoral. Ils pourront choisir le bureau de vote dans lequel ils veulent être inscrit, et cela grâce aux possibilités des technologies de l’informations qui auront l’avantage d’être à un cout trèsréduit. Pour les burkinabè de l’étranger, la carte consulaire sera le document unique d’enrôlement. Alors la nécessitéd’uniformisation dela carte consulaire dans les différentesreprésentations du Burkinaà travers le monde s’imposera.
Sur le troisième point des propositions de la CENI, notamment la révision du fichier électoral, la CENI soumet à l’appréciation du CNOSC, l’idée d’une révisionannuelle pour la rendre dynamique et respective des normes internationales. Cela permettra de nettoyerdu fichier électoral ceux qui ont éventuellement perdu le droit de vote notamment les prisonniers et ceux qui sont décédés. Elle aura aussi l’avantage réduireconsidérablementles coûts desrévisions du fichier. Les révisionscouteront autour d’un milliard au lieu des 8 à 9 milliards pour les révisionsexceptionnelles.
Enfin en quatrième lieu, viens la question du Budget. Pour la CENI si les propositions qu’elle émet sont mises en application le budget du cycle électoral2016-2021 s’élèvera111 milliardsau lieu de 131 milliards de francs CFA si aucune réforme n’est faite.On fera alors une économie de 20 milliards avec ces différentes reformes. La CENI propose de faireune programmation budgétaire pour prévoir certaines fonds dans le budget de l’Etat afin d’éviter à chaque fois de demander l’aide des partenaires.
Pour le Président Newton Ahmed Barry cette visite est un compte rendu à leurs mandants dans le cadre de la redevabilité, sur leurs réflexions menées par la CENI. Ces propositions sont dans l’objectif d’avoir une soutenabilitéélectorale au regard du contexte du Burkina. Pour Jonas Hien, Président du CNOSC ces pistes de réflexions seront analysées afin de bien jouer leur rôle au cours de ce cycleélectorale.
Youmali Koanari (Stagiaire)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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