C’est lors d’une conférence de presse ce samedi 11 février 2017, que le Syndicat national des agents du ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (SYNAMICA), a annoncé son intention d’aller en sit-in de 72 heures le lundi à venir. Par cet acte, Daouda Ouedraogo, Secrétaire général du SYNAMICA et ses camarades comptent marquer leurs désaccords quant à « la volonté manifeste du gouvernement de remettre en cause ses propres engagements », consigné dans le protocole d’accord du 24 janvier 2017.
Le Secrétaire Général du SYNAMICA, Daouda Ouedraogo et ses camarades ne sont pas content de l’attitude de leur ministre de tutelle, partant de là le gouvernement. Pour cause, la non application, du moins la dénaturation du protocole d’accord Gouvernement-UAS et SYNAMICA.
Un mécontentement partagé par l’Unité d’action syndicale (UAS), représenté à cette conférence de presse par Basolma Bazié, Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B).
Comme pour camper le décor, le Secrétaire général Daouda Ouedraogo est revenu sur le processus qui a abouti au protocole d’accord, cause de grincement de dents. Pour lui, leur plateforme revendicative minimale est constituée essentiellement de deux points. Il s’agit de la mise en place d’un fonds de soutien à la vérification des importations ; et de la règlementation de la nomination au poste de conseiller Economique et Commercial dans les ambassades et missions diplomatiques du Burkina Faso à l’étranger.
On s’en souvient, le SYNAMICA devait aller en grève de 72 heures le 25 janvier 2017. La veille, c’est-à-dire le 24 janvier, le Premier Ministre, Paul Kaba Thiéba avait saisi l’Unité d’action syndicale (UAS) afin d’engager des négociations avec le SYNAMICA. Suite à cela, confie le SG, « des négociations houleuses » ont été entamées le même jour de 14 heures à 19 heures entre le Gouvernement à travers le Ministre en charge du Commerce, Stéphane Sanou, l’UAS et le SYNAMICA. Ce qui a abouti à un compromis sur les deux points de la plateforme revendicative.
Le gouvernement change les règles en cours de jeu
Le Gouvernement s’est donc engagé dans un délai de deux semaines à compter de la date de signature du protocole, à adopter des textes consensuels allant dans le sens de la mise en place du fonds de soutien à la vérification des importations. Pour le deuxième point de la plateforme, le Gouvernement s’est engagé à l’application stricte du décret N°2003-084 du 19 février 2003 portant organisation des emplois spécifiques du Ministère du Commerce, de la promotion de l’entreprise et de l’Artisanat et celui N°2013-661 du 1er août 2013 portant organisation type des missions diplomatiques et des consulats généraux du Burkina Faso à l’étranger.
Tout est bien qui finit bien. Du moins c’est ce que les syndicalistes pensaient. A leur grande surprise, il y a eu revirement de situation. Le 2 février dernier, le gouvernement par l’entremise du ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, a informé les agents de la proposition de leur octroyer une indemnité spécifique. Laquelle indemnité vient en substitution de la mise en place du fonds de soutien à la vérification des importations. « Toute chose qui trahit les engagements pris dans le protocole », lance le SG du SYNAMICA.
En ce qui concerne le deuxième point, le ministre Sanou, a assuré la volonté du gouvernement d’aller dans le sens de l’application stricte des textes y relatifs.
Tout un programme de grève
Pour protester contre « la volonté manifeste du Gouvernement de remettre en cause ses propres engagements matérialisés par le protocole d’accord signé le 24 janvier 2017 », Daouda Ouedraogo et ses camarades ont concoctés tout un programme de manifestations lors de leur Assemblée générale le 7 février dernier. Déjà, un mot d’ordre de sit-in de 72 heures est lancé à compter du lundi 13 février 2017, de 7 heures 00 à 12 heures 00. Au sein du ministère en charge du commerce et dans les directions régionales. Un sit-in doublé d’un mot d’ordre de grève de 72 heures à compter du 1er mars 2017.
Ce n’est pas tout, car en cas de non satisfaction de leurs doléances, la grève sera reconduite. Mais cette fois-ci pour une durée de 120 heures dès le lundi 13 mars prochain. Là, si le gouvernement reste inerte, le SYNAMICA invitera ses militants et sympathisants à observer un mot d’ordre de grève de deux (02) semaines à compter du 27 mars 2017. Viendra par la suite une grève illimitée à compter 17 avril 2017. Ce, jusqu’à la satisfaction totale des revendications.
Présent à cette conférence de presse au nom de l’Unité d’action syndicale (UAS), Basolma Bazié, Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B), a considéré inconcevable l’attitude du gouvernement. Pour lui, il n’y a pas de raison qu’on utilise l’UAS pour calmer et convaincre le SYNAMICA à ne pas aller en grève et revenir avec des propositions qui n’ont rien à avoir avec le protocole.
Marcus Kouaman
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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