Le ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo a procédé au transfert officiel de la responsabilité de la mise en œuvre des Priorités résilience pays (PRP/AGIR) du Burkina Faso au secrétariat exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (SE/CNSA). L’acte symbolique a eu lieu ce lundi 23 janvier 2017 à Ouagadougou. Les PRP/AGIR cibleront le renforcement de la résilience de 10 872 289 individus à l’horizon 2025, dont 50% pour les cinq prochaines années, soit 5 500 000 personnes environ, réparties sur l’ensemble du territoire.

Au Burkina Faso, près de 86% de la population active travaillent dans le secteur agricole et leurs conditions de vie restent en effet tributaires des aléas climatiques, des marchés et des facteurs environnementaux. Conscient que ces crises récurrentes constituent de réelles préoccupations pour l’atteinte d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable, le pays a engagé le processus de dialogue inclusif pour l’élaboration des priorités résilience pays.


A cet effet, les travaux menés par le secrétariat permanent de la coordination des politiques sectorielles agricoles (SP/CPSA) avec l’appui de l’équipe technique pluridisciplinaire ont permis de formuler des Priorités résilience pays (PRP/AGIR) du Burkina Faso pour les cinq prochaines années. Sa mise en œuvre sera conduite désormais sous la houlette du Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA). D’où la présente cérémonie de passage de témoins entre le SP/CPSA et le secrétariat exécutif du CNSA. L’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique ainsi qu’une délégation de l’USAID ont rehaussé l’éclat de l’évènement.

« Faim zéro d’ici l’horizon 2035 »


Avant l’exécution de l’acte symbolique, le ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, a félicité le SP/CPSA et l’équipe nationale pour avoir conduit avec professionnalisme le processus d’élaboration des documents des priorités. Il a invité le SE/CNSA à faire preuve d’astuces managériales pour une mise en œuvre réussie des priorités en vue de l’atteinte de leurs objectifs. Il s’agit, selon lui, « de lutter pour qu’il y ait une sécurité alimentaire et nutritionnelle pour faire en sorte que tous les problèmes de résilience puissent être résolus dans le cadre de la production agricole et de la productivité.

Et faire en sorte également que le problème de résilience qui concerne un certain nombre de pays, puisse trouver une solution afin que les populations puissent vivre décemment ».

« Faim zéro, d’ici 2035 ». Telle est l’ambition de l’alliance. Pour y parvenir, elle s’est centrée autour de quatre piliers stratégiques, à savoir, restaurer et renforcer les moyens d’existence et de protection sociale des plus vulnérables ; renforcer la nutrition des ménages vulnérables ; améliorer durablement la production alimentaire, les revenus des ménages vulnérables et leur accès aux aliments ; renforcer la gouvernance en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Le gouvernement américain rassure

Toutefois, révèle l’ambassadeur des USA au Burkina Andrew Young, chef de file des Partenaires techniques et financiers du cadre sectoriel de dialogue de la production agro-sylvo-pastorale, la résilience est un processus de longue durée qui se construit avec l’apport de plusieurs secteurs et de partenaires afin d’accroître les capacités des ménages, communautés et du pays tout entier à pouvoir résister et s’adapter aux différentes adversités. C’est pourquoi, il a assuré que le gouvernement américain travaille à consolider son partenariat avec celui du Burkina Faso pour accroître la résilience des Burkinabè et de réduire significativement le nombre de personnes vulnérables nécessitant une assistance humanitaire en cas de choc. En sus, il a annoncé une contribution de 93 millions de francs CFA au processus de formulation du Programme national du secteur rural. Sans oublier celles des autres partenaires techniques et financiers et du gouvernement Burkinabè lui-même.

Priorité aux produits nationaux


L’occasion de la cérémonie du jour a été saisie, dira le représentant des organisations professionnelles agricole (OPA), Marck Gansonré, pour formuler des recommandations et suggestions pour une forte implication et responsabilisation des OPA dans la mise en œuvre des PRP/AGIR Burkina. Il a conclu en souhaitant que la priorité soit accordée aux produits nationaux et mieux, qu’ils soient achetés avec les productrices et producteurs.

Les PRP/AGIR seront financés par l’Etat et ses partenaires au développement, les collectivités locales, le secteur privé, les organisations de la société civile, les ONG et associations de développement (…). Il est d’un coût total de 640,609 milliards de francs CFA, et près de 269,339 milliards de francs CFA ont été mobilisés, soit un gap de 371,270 milliards de francs CFA (58%) à rechercher.

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net