Ceci est une déclaration de l’Association des journalistes du Burkina suite à l’agression le 09 janvier 2017 de Mamadou Ali Compaoré, journaliste à la télévision nationale du Burkina.
Le vendredi 9 janvier 2017, Ali Mamadou Compaoré, journaliste à la télévision nationale du Burkina qui intervient aussi dans une émission de débats sur la télévision privée BF1, a été agressé dans son quartier. En effet, alors qu’il marchait à quelques pas de son domicile, deux jeunes inconnus juchés sur une moto sont arrivés derrière lui et ont menacé de lui « casser les jambes » s’il n’arrêtait pas d’insulter le président du Faso et de lui manquer du respect.
Ali Compaoré a été également victime d’intimidations via des coups de fil et livré en pâture sur une radio de la place. Un intervenant sur cette radio a même menacé de prendre ses responsabilités si le Conseil supérieur de la communication ne sévissait pas contre le journaliste. Dans le sillage, il a été alerté d’une mise à prix de sa tête.
Monsieur Compaoré subit autant de pressions pour s’être librement exprimé sur des sujets de société comme le discours de fin d’année du Président du Faso, le million de FCFA que se sont octroyés les députés en fin d’année. Ces pressions multiformes n’ont qu’une seule visée : le contraindre à renoncer à sa participation à « Presse écho », une émission de débats diffusée sur la télévision BF1.
L’AJB condamne sans réserve ces actes d’agression et d’intimidation répétitifs à l’encontre de monsieur Ali Compaoré.
L’AJB apporte son soutien total à monsieur Compaoré ainsi qu’à sa famille et met en garde les commanditaires et exécutants de ces actes d’intimidations et d’agression.Elle exprime sa solidarité à tous les journalistes inquiétés dans l’exercice de leur profession.
L’AJB rappelle que tout citoyen burkinabè, a fortiori un journaliste, a le droit de dire ce qu’il pense du président du Faso au nom de son droit à la liberté d’opinion et d’expression, reconnu par notre Constitution et de nombreux autres textes internationaux auxquels le Burkina Faso a librement souscrit. Il est à noter à ce sujet que des dispositions rétrogrades et antidémocratiques comme le délit d’outrage au chef de l’Etat ont été supprimées des lois régissant les médias au Burkina Faso par le Conseil national de la transition (CNT).
L’AJB appelle, par conséquent, le gouvernement à garantir ce droit de monsieur Compaoré en prenant toutes les mesures nécessaires pour garantir sa sécurité.
L’AJB interpelle les leaders politiques sur la nécessité de sensibiliser leurs militants afin qu’ils respectent scrupuleusement le droit à la liberté d’opinion et de ton des journalistes.
Vive la liberté de presse !
Vive la liberté d’opinion et d’expression !
Non aux agressions et à l’intimidation des journalistes !
Pour le Bureau national
Le président
Guézouma SANOGO
Source: LeFaso.net
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