1976 – 2016. Voilà déjà 40 ans qu’existe SOS Sahel. Pour marquer d’une pierre blanche ce jubilé d’émeraude, les premiers responsables de l’ONG au Burkina Faso et en France se sont donné rendez-vous, samedi 21 janvier 2017, aux abords du barrage de Kouligniré, village de la commune rurale de Tikaré dans le Bam. Mme le secrétaire d’Etat en charge de l’aménagement du territoire y était.
Maraicher de profession depuis une vingtaine d’années, Abdoulaye Doubaré doit son salut au barrage de Kouligniré construit entre 1986 et 1987 par SOS Sahel. Après son insuccès dans la culture du haricot vert, il avait pris le chemin de la Côte-d’Ivoire comme la plupart des jeunes de son âge partis à l’aventure. Très vite désenchanté, Abdoulaye décide de rentrer au bercail en 1998, cette fois-ci pour se lancer dans la culture de l’oignon, des choux et des carottes.
Aujourd’hui, il fait partie des 87 producteurs qui exploitent 20 hectares de périmètres irrigués autour du barrage de Kouligniré. C’est aux abords de cette retenue d’eau que SOS Sahel a commémoré ses 40 ans d’existence et d’actions au profit des populations du sahel. En l’absence de la marraine, le ministre de l’économie, des finances et du développement, c’est Pauline Zouré, secrétaire d’Etat en charge de l’aménagement du territoire qui a présidé la cérémonie à laquelle des centaines de personnes ont pris part à l’ombre de manguiers.
« Tant que le Sahel n’est pas développé, nous serons en insécurité », a soutenu le président du Conseil d’administration (PCA) de SOS Sahel Burkina, Dr Alfred Ouédraogo. Pour lui, la lutte pour la sécurité alimentaire, nutritionnelle et la résilience des populations est une nécessité, d’où le cheval de bataille de l’ONG qui intervient beaucoup dans l’agriculture, l’eau et l’assainissement notamment à travers la vulgarisation de nouvelles techniques de récupération des sols, l’aménagement de basfonds, la construction et la réhabilitation de forages et de latrines. La réalisation d’infrastructures sanitaires, la promotion du genre, le warrantage et la coopération décentralisée sont également chers à SOS Sahel. Tout ceci amène le PCA à affirmer que l’ONG présente un bilan positif avec des « impacts saisissables ».
Le développement durable, « développer sans abimer », clamé trente ans plus tôt par Lédéa Bernard Ouédraogo, co-fondateur de SOS Sahel international Burkina, est donc ce en quoi croit l’ONG, créée dans le contexte de la grande vague de sécheresse qui a frappé les pays sahéliens au milieu des années 70. » Le président d’honneur de SOS Sahel international Burkina, Alfred Sawadogo, dans un retour au passé, a conté péripéties et anecdotes de cette période et l’engagement des hommes et femmes à faire comprendre à l’Occident les besoins réels qui sont les leurs. C’est à partir de là que plusieurs infrastructures ont vu le jour dont le barrage de Kouligninré.
Pour Pauline Zouré, Secrétaire d’Etat en charge de l’aménagement du territoire, les domaines d’intervention de SOS Sahel entrent en droite ligne du plan national de développement économique et social (PNDES), un référentiel dont « le succès incombe à tous les acteurs dont les ONG et les associations », a-t-elle rappelé. Avant d’exprimer les attentes du gouvernement à l’endroit de SOS Sahel pour « plus d’actions, pour plus de résultats de manière harmonisée avec les autres structures de développement », Mme Zouré a souligné qu’entre 2007 et 2015, SOS Sahel a investi plus de 16 milliards de francs CFA au Burkina Faso, construit et réhabilité 276 forages au cours des dix dernières années.
Ce quarantième anniversaire sonne comme un stimulant pour la grande famille de l’ONG qui a le moral gonflé à bloc pour les défis futurs. Et le PCA de SOS Sahel France, Philippe Lecomte, est convaincu d’une chose, « Plus on grandit, plus la rigueur est de mise ; plus on vieillit, moins on est infaillible ».
Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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