Une équipe de chirurgiens burkinabè a procédé avec succès à une opération chirurgicale de bébés siamois au Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de Gaulle de Ouagadougou. C’était le jeudi 10 novembre 2016 dernier. Deux semaines après l’opération, les deux petites filles se portent bien, de l’avis des médecins et des parents.

Bébés siamois (collés), un phénomène pas très fréquent dans nos contrées. Pourtant, c’est ainsi que sont nées Ouédraogo Roukiatou et Ouédraogo Latifatou le 9 novembre 2016 à Manga. Immédiatement transférées au Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de Gaulle (CHUP-CDG), elles subiront le 10 novembre 2016 une opération chirurgicale en vue de leur séparation. Cette opération a été réalisée par une équipe de six médecins dont deux chirurgiens et quatre anesthésistes dirigée par le Pr Ouandaogo.

L’intervention qui a duré environ une heure a été une réussite, selon Dr Christelle Doamba, membre de l’équipe de chirurgiens et médecin en troisième année de spécialisation en chirurgie. Elle explique que les bébés étaient collés par l’abdomen. Les médecins ont donc procédé à une échographie pour déterminer quels étaient les organes touchés par l’accolement. C’est ainsi que l’échographie a montré que ce sont les deux foies des bébés qui étaient accolés. Chacune ayant son propre foie et son vésicule biliaire, elles ont eu plus de chance d’être sauvées toutes les deux. En effet, explique Dr Doamba, si elles n’avaient qu’un seul foie une seule aurait pu être sauvée.

Quels étaient les risques liés à cette opération ?


Selon Dr Doamba, « Les risques de cette opération c’était l’anesthésie, parce que vu la manière dont elles étaient accolées, il fallait les intuber et l’intubation était un peu compliquée. Il a donc fallu aller sous anesthésie générale au masque et une fois séparées, nous avons essayé d’intuber chacune des enfants. L’intubation était difficile, mais on a pu terminer l’intervention sans problème. Toute leur chance, c’est qu’elles étaient accolées uniquement au niveau du foie. » C’est d’ailleurs selon Dr Doamba, ce qui explique que l’intervention n’ait pas duré un long moment.

Une fois l’intervention terminée, les bébés ont été admises au service de réanimation où elles ont reçu tous les soins appropriés. Aujourd’hui elles se portent mieux.

Un miracle selon Ouédraogo Zénabou, l’heureuse maman


C’est une maman heureuse qui nous a reçus ce vendredi 25 novembre 2016 au CHUP-CDG. Pour elle, cette intervention chirurgicale qui a permis de séparer ses filles tient du miracle. Elle raconte : « Au début, je ne pensais pas que les enfants allaient survivre. C’est le jour de leur naissance que nous avons su qu’elles étaient collées. Pendant la grossesse, je n’ai pas fait d’échographie. C’est par césarienne que j’ai accouché. Les médecins ne m’ont pas présenté les enfants après la naissance. C’est le lendemain après que les bébés aient déjà été évacuées à Ouagadougou, qu’ils m’ont montré les photos. J’ai eu très peur en imaginant que ce sont des bébés comme ça qui étaient dans mon ventre. Je me demandais si elles allaient survivre. Les membres de la famille n’ont pas manqué de me dire que de toute leur vie, ils n’avaient jamais vu une chose pareille.

Quand les médecins ont réussi à les séparer, j’étais vraiment contente, parce que je ne pensais pas qu’elles pourraient survivre. Aujourd’hui, elles se portent bien. Elles tètent et prennent aussi le biberon. »

Vivement donc que Ouédraogo Roukiatou et Ouédraogo Latifatou continuent de grandir en bonne santé et félicitations à l’équipe de médecins qui a redonné le sourire à la famille Ouédraogo.

Justine Bonkoungou (Stagiaire)

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Source: LeFaso.net