L’agence internationale de l’énergie atomique en collaboration avec le gouvernement burkinabè organise un atelier sous régional sur la sécurité nucléaire. Depuis ce 21 novembre et ce jusqu’au 25, les participants venus de cinq pays de la sous-région vont se pencher essentiellement sur les plans intégrés d’appui en matière de sécurité nucléaire et le système de gestion des informations sur la même thématique.
Au Burkina Faso comme dans d’autres pays de la sous-région ouest africaine, les matières radioactives sont utilisées dans des secteurs socio-économiques. Santé, agriculture, élevage, travaux publics notamment.
Mal utilisées, ou tombées dans de mauvaises mains, ces matières peuvent constituer des risques. Des menaces à la sécurité et à la santé des populations peuvent alors en découler. De l’avis de Zéphirin Ouédraogo expert en sécurité nucléaire à l’Agence internationale de l’énergie atomique(AIEA), la sécurité nucléaire relève de la responsabilité de chaque Etat.
Raison pour laquelle, a-t-il poursuivi, chaque pays doit assurer la protection physique des matières nucléaires et autres matières radioactives, ainsi que des installations connexes, lors du transport, et le combat contre leur trafic illicite.
Il faut coordonner les efforts nationaux et internationaux pour développer une stratégie globale et intégrée de lutte contre l’utilisation malveillante des sources radioactives, d’où l’atelier sous régional qui se tient à Ouagadougou.
Avec l’appui de l’Agence internationale de l’énergie atomique, les pays de la sous-région vont échanger et partager leurs expériences sur la mise en œuvre et l’évaluation des Plans intégrés d’appui en matière de sécurité nucléaire(INSSP). Ce plan étant un canevas de travail détaillé et consolidé, permettant une meilleure coordination des activités de structures nucléaire d’un Etat.
« A la date d’aujourd’hui, 105 plans intégrés de ont été développés dans le monde, dont 48 en Afrique. Une analyse complète de ce plan établit en Afrique montre que les besoins prioritaires par domaine thématique de la sécurité nucléaire sont, la détection, la durabilité travers des ressources humaines, le cadre législatif et règlementaire, l’intervention, les sources radioactives des matières nucléaires, la sécurité du transport et l’évaluation de la menace », a expliqué l’expert Zéphirin Ouédraogo.
Foi du ministre de l’environnement, de l’économie verte et du changement climatique qui a procédé à l’ouverture de l’atelier, c’est en 2011 que Burkina Faso a adopté son plan INSPP assorti d’un plan schéma directeur dont la mise en œuvre a permis l’acquisition d’équipements de détection et de mesures de la radioactivité. Cela a aussi permis le renforcement des compétences sur plusieurs thématiques liées à la sécurité nucléaire au profit d’opérateurs , des régulateurs et des éléments des forces de défenses et de sécurité nationales.
Selon Nestor Bassière, il s’agira au cours des travaux, de :
Renforcer le cadre législatif et règlementaire en matière de sécurité nucléaire,
Renforcer les capacités de détection et d’intervention en cas de trafic illicite de matière nucléaires ou autre matières radioactives ;
Renforcer le développement des ressources humaines et la réponse aux besoins en matière de sécurité nucléaire
Nestor Bassière a également précisé qu’il sera question d’évoquer les orientations et la maitrise du Système de gestion des informations sur la sécurité nucléaire(NUSIMS) de l’AIEA. « Ce système est une plateforme unifiée et sécurisée de collectes d’informations en vue de faciliter l’identification des besoins nationaux en matière de sécurité nucléaire et permettre à l’AIEA d’apporter une approche de collaboration plus ciblée au regard des préoccupation des Etats et de régions ».
« La menace du terrorisme nucléaire est réelle », a reconnu l’expert de l’AIEA, il faut donc agir en amont pour renforcer la sécurité nucléaire dans la région et éviter tout incident, et en limiter les conséquences s’il y en a. La formation sera assurée par des experts venus des Etats Unis d’Amérique, de Thaïlande, d’Indonésie du Cameroun et du Burkina Faso.
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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