Ce n’est un secret pour personne que les travaux de l’échangeur du nord ont bouleversé la circulation dans la zone avec à la clé de nombreuses et longues déviations. Certains usagers, pour éviter ces longues distances, essaient de se frayer des passages forcés à des endroits, faisant le bonheur de jeunes riverains qui se sont érigés en bénévoles pour aider ces usagers dans leurs contournements. C’est le cas avec ces riverains organisés autour de l’association « SONG TAABA » avec leur pont de fortune dressé du côté ouest du périmètre des travaux de l’échangeur. Une initiative devenue un véritable « job » qui fait le bonheur de ces hommes.

A Tampouy, les travaux de l’échangeur du nord ont entraîné la fermeture de plusieurs voies très fréquentées, obligeant les usagers à emprunter des déviations souvent très longues. C’est dans ce contexte que des riverains ont trouvé l’ingénieuse idée d’ériger un pont de fortune pour ces nombreux usagers qui estiment longues les déviations. Postés côté ouest du périmètre des travaux, ces riverains aident les usagers à passer les rails avant de traverser cette planche qui fait office de pont, déposée sur le caniveau réservé aux eaux de ruissellement. C’est dans le but de se faire un peu d’argent, tout en apportant leur aide aux populations du quartier Tampouy, que les membres de l’association « SONG TAABA » se mobilisent chaque matin au tour de ce pont de fortune qu’ils ont installé pour l’accomplissement de leur tâche quotidienne.

Un travail bien organisé …


Vêtus d’uniforme et coiffés d’un chapeau de paille, ces‘’bienfaiteurs » de Tampouy se sont même constitués en organisation dénommée « Association SONG TAABA » (l’entraide, en langue nationale mooré) et ils se disent fiers de porter ce titre par lequel, ils apportent leur aide aux usagers dont la plupart n’hésitent pas à laisser des pièces de monnaies. Pour Ouédraogo Saydou, membre de l’association, c’est un travail bénévole,« nous n’obligeons pas les usagers à nous payer. Si nous faisons ce travail, c’est uniquement pour leur rendre service. Ceux qui refusent notre aide ont le libre choix de passer. Mais, en poussant son engin pour ne pas abîmer notre planche ».

Il a aussi signalé que plus de la moitié de la population de Tampouy apprécie leur œuvre et les encourage à persévérer. Cependant, relève-t-il, certains voient en leur activité, une arnaque. Pourtant, à l’en croire, grâce à « ce métier », « les pousseurs d’engins » obtiennent un peu d’argent, au moins trois mille francs CFA par personne à la fin du boulot (à la descente le soir).

… et pris très au sérieux


Selon Zida Issouf, un autre membre du groupe, « nous rencontrons souvent des difficultés avec des usagers qui estiment que nous abusons ». Il poursuit en affirmant qu’ils sont conscients des enjeux de leur « job » et ils assument l’entière responsabilité. « En voulant sortir l’engin d’un usager, il arrive qu’on tombe dans le caniveau et l’engin peut être endommagé. Dans ce genre de situations, nous amenons directement l’engin chez un mécanicien pour réparer à nos propres frais. Mais, il arrive parfois dans ce cas, que les propriétaires nous disent de laisser », explique M. Zida.


Les membres de l’Association « SONG TAABA » prennent très au sérieux leur travail et ont même fixé des heures de montée et de descente. « Nous nous retrouvons ici à 6h 30 le matin et le soir on travaille jusqu’ à 21h » a-t-il précisé. Et ce, grâce à un système relais entre la dizaine de personnes que compte l’association.

Bénédicte Kouraogo (Stagiaire)

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Source: LeFaso.net