Le 6ème congrès de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF) a refermé ses portes le 20 aout 2016. Ce deuxième jour des activités a vu la mise en place du nouveau bureau national de la faitière des municipalités.
Ils étaient au total 347 participants venus des différentes communes du Burkina Faso à prendre part à ce congrès. Outre les communications prévues au programme ; la présentation du rapport moral et financier 2013-2016 et le toilettage des textes de l’AMBF, l’autre grand moment attendu était la mise en place du bureau national.
Et dans sa conférence de presse du 16 aout 2016, en prélude à la tenue du congrès, le maire de Ouagadougou , Armand Béouindé en sa qualité de président du comité d’organisation, levait un coin de voile sur la manière dont pourrait être mis en place ce bureau.
En effet, il confiait que la tradition reposait sur le consensus pour la désignation des membres du bureau. Mais qu’à défaut, les textes prévoyaient l’élection. Il confiait aussi qu’étant de grands garçons, il pensait que le consensus allait prévaloir encore cette fois.
Les choses ont failli ne pas se passer comme il l’avait prédit. Et pour cause, il y a eu à un moment des contestations, à la lecture des noms des membres du bureau qui se voulait consensuel.
Pour le président entrant qui n’est autre que le maire de la commune de Ouagadougou dont d’ailleurs le nom se murmurait déjà à la conférence de presse, « le nouveau bureau répond à des critères de représentation de toutes les régions et des différents partis politiques ».
Il n’en fallait pas plus pour donner lieu à de vigoureuses protestations d’une partie des membres de la délégation du Centre-est. La fronde est venue précisément des membres de la délégation de la province du Koulpéogo. Et pour cause. Pour ces derniers, la région du Centre-est comptant trois province dont le Boulgou, le Kouritenga et le Koulpéogo , il n’était pas question que leurs provinces ne soient pas représentées, au niveau des trois postes que leur région devait occuper dans le bureau. Pour eux, c’était une province un poste ou rien.
A cette fronde, est venue s’ajouter l’intervention du maire de Bagré (province du Passoré), Victorien Tougouma qui a cité les articles 25 et 26 du règlement intérieur, pour dire que le présidium qui devait superviser la mise en place du bureau n’a pas été constitué selon les textes. Et de dire qu’en plénière, il était inadmissible que les textes ne soient pas respectés. Ces articles présentent la composition du présidium de séance. Ils désignent le doyen d’âge, les deux plus jeunes élus et deux rapporteurs pour piloter les opérations. Il ajoutera cependant que l’article 37 prévoit une dérogation au titre des dispositions non prévues. Et que dans ce cas de figure, les décisions sont prises séance tenante par le congrès et que chaque candidat doit alors se présenter nommément à chaque poste.
Les journalistes furent alors priés de libérer la salle pour donner place à des conciliabules. Certainement pour ne pas en arriver à des élections. Et voilà la plénière qui se transforme subitement en huis-clos.
Nous avons pu alors constater entre temps un regroupement des frondeurs pour se concerter. Certains d’entre eux ont dénoncé ce qu’ils ont appelé l’opacité qui a entouré la désignation des membres du bureau. Et mis en garde sur le fait que les choses ne se passeraient plus comme avant.
Mais au final, les tractations ont porté leurs fruits avec l’entrée d’un maire de la province du Koulpéogo dans le bureau. Du coup, les travaux pouvaient reprendre à nouveau et la presse invitée à réintégrer la salle.
Place maintenant à la mise en œuvre du PNDES
La tempête passée, le nouveau bureau fut donc installé. Un bureau de 48 membres au total pour un mandat de 5 ans. Avec pour président le maire de la commune urbaine de Ouagadougou, Armand Béouindé (Centre) et pour 1er vice-président celui de la commune urbaine de Bobo Dioulasso, Boureîma Sanou (Hauts-Bassins). La deuxième vice-présidence est occupé par le maire de Koudougou, Moctar Zongo (Centre-Ouest)
Il a été ensuite procédé à la lecture du rapport de synthèse des travaux.
Une recommandation a été faite à l’endroit du pouvoir central, pour le transfert de ressources suffisantes aux collectivités territoriales pour leur permettre de jouer leur partition. Le gouvernement a eu droit à une motion de soutien et les partenaires techniques et financiers, des remerciements. Deux résolutions ont été prises dont l’une invitant les maires à s’approprier le PNDES et l’autre demandant au bureau installé, un audit organisationnel, fonctionnel et financier de l’AMBF.
Dans son allocution, le nouveau président désigné a appelé ses pairs à se mettre au travail sans tarder. Conformément à l’esprit de la décentralisation qui veut que les communes soient les centres d’impulsion du développement. Aussi, la mise en place de programmes ambitieux, réalistes et cohérents et en phase avec le PNDES leur a été recommandé.
Il a vu au congrès un renouveau, une renaissance, un vent nouveau qui souffle sur l’AMBF et dont l’une des premières missions du nouveau bureau, consistera en la mise en place des différentes structures dans les régions.
Le représentant du parrain en la personne du secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure chargé de la décentralisation, Alfred Gouba à excusé le parrain Simon Compaoré en mission.
Il a invité les maires à relever le principal défi qui est celui de l’amélioration des conditions de vie des populations. Il a salué le ferme engagement des maires à aller très rapidement au charbon, et dit la disponibilité du gouvernement à les accompagner dans leurs missions.
« Le Plan sera réalisé par tous et pour tous » a-t-il conclu.
Angelin Dabiré
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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