Le 24 juillet 2014, le McDonnell Douglas 83 d’Air Algérie s’écrasait en territoire malien avec à son bord 116 personnes dont six membres d’équipage. Deux ans après, la douleur n’a pas cicatrisé chez les familles des victimes. En cette matinée dominicale du 24 juillet 2016, elles se sont donné rendez-vous au cimetière de Gounghin où elles ont déposé des gerbes de fleurs à la mémoire de leurs proches. Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba et quelques membres du gouvernement y étaient.
Cette année l’hommage rendu aux victimes n’a pas mobilisé assez de monde. Seulement une vingtaine de personnes étaient présentes au cimetière de Gounghin très tôt à 7h. Toutefois, la douleur était encore palpable sur les visages des parents dont l’association est présidée par Me Halidou Ouédraogo. Pour l’occasion, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba accompagné de quelques membres du gouvernement est venu témoigner la compassion du peuple burkinabè et en a profité pour déposer des gerbes de fleurs.C’était au cours d’une cérémonie sobre et empreinte de silence et sans discours.
Une Assemblé générale pour « rendre compte »
« Le malheur de t’avoir perdu ne me fera jamais oublier le bonheur de t’avoir connu » et « la mort laisse une peine que personne ne peut guérir, l’amour laisse un souvenir que personne ne peut effacer » ! Voici les messages que l’on pouvait lire dans la salle de conférence d’un hôtel de la place où les parents des victimes se sont retrouvés, après le cimetière pour la tenue d’une assemblée générale de leur association. Cette rencontre,selon Me Halidou Ouédraogo,a pour but de rendre compte aux membres de l’association de tout ce qui a été fait depuis le drame. Par exemple l’association a suivi les enquêtes, dirigé les familles vers des avocats, introduit la question devant les juridictions au Burkina, au Mali, en France, au Canada et aux Etats-Unis.
Erection de la stèle avant fin 2016
« Sachez que vous n’êtes pas seuls », a lancé le Premier ministre. Il a rassuré les membres de l’association que les travaux de construction de la stèle à la mémoire des victimes seront achevés d’ici la fin de l’année. Même si des jeunes de la Cité An II s’étaient opposés à l’érection de ladite stèle. Me Alidou Ouédraogo a invité ces personnes à la réflexion et leur parents de « les encadrer afin qu’elles comprennent le sens de la douleur et de la vie d’autrui ». D’ailleurs, il a indiqué que ces jeunes-là pourront s’organiser pour mener des activités éducatives et utiles sur la stèle.
« Est-ce que c’est normal qu’on ne puisse pas déterminer la chute d’un avion ? Est-ce que c’est normal qu’on puisse prendre un avion sans boite noire ? Est-ce que c’est normal qu’un avion de ligne soit conduit par des pilotes retraités » ? Voici autant de questions que se pose Me Alidou Ouédraogo, insatisfait du déroulement de l’enquête car « aujourd’hui, c’est comme si nous étions le 24 juillet 2014 ».
Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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