Désigné « Ambassadeurs de conscience 2016 » par Amnesty International le 29 avril dernier, le Balai citoyen était face à la presse dans la matinée du 19 juillet pour présenter le prix. Une reconnaissance que le mouvement dit avoir reçue avec « humilité » et qu’il dédie au peuple burkinabè dans toutes ses composantes. Sur le relatif silence du mouvement face à l’actualité nationale, son porte-parole a laissé entendre que c’est le terrain qui détermine la lutte et ses méthodes, chaque chose se faisant en son temps.

Le prix Ambassadeurs de conscience, selon Amnesty International est décerné à des personnes qui ont fait preuve d’un courage exceptionnel pour défendre les droits humains face à l’injustice. Cette année 2016, tous les lauréats sont africains. Angélique Kidjo du Bénin, « Y’en a marre » du Sénégal, « LUCHA » de la RDC et « Balai citoyen » du Burkina. L’ONG précise que les lauréats « ont chacun marqué de manière indélébile ce continent en mettant brillamment leur talent au service de la justice ».


C’est un prix que le mouvement dit avoir reçu avec humilité, à plus d’un titre au regard du sens du prix et du profil des anciens lauréats (Ang Sung Su Kyi et Nelson Mandela, ont précédemment été lauréats du prix, Ndlr).

Une humilité en raison de la jeunesse du Balai Citoyen qui n’a que 3 ans de vie, ensuite parce que le mouvement voit en cette reconnaissance, celle « de l’engagement exemplaire de notre peuple, notamment sa jeunesse à défendre à tout prix, y compris du sacrifice suprême, la liberté, la démocratie et l’Etat de droit », a dit le porte-parole de l’organisation, Me Guy Hervé Kam qui a animé la conférence de presse.

Il jette un coup d’œil dans le rétroviseur pour revoir cet engagement et ce sacrifice du peuple burkinabè « exprimés avec force et courage tant dans la lutte citoyenne contre le projet de modification de la constitution en violation du principe de l’alternance que dans la résistance victorieuse au putsch du 16 septembre 2015 ».

C’est donc tout naturellement que le porte-parole du Balai citoyen a dédié le prestigieux prix « à tous les Burkinabè, jeunes ou vieux, femmes ou hommes, politiques ou non, qui ont mené ces combats ».


Me Guy Hervé Kam a également eu une pensée à l’endroit de ceux qui ont perdu la vie et à l’égard de ceux qui souffrent dans leurs chairs ou dans leurs âmes des blessures subies lors de ces événements.

Des lauriers de nature à réconforter le mouvement qui voit également en cette distinction une invitation à « persévérer dans l’engagement citoyen pour une Afrique de démocratie, d’Etat de droit et où les droits de l’homme sont promus, respectés, et protégés ».

Le porte-parole de l’organisation récipiendaire a par la même occasion interpellé le gouvernement burkinabè, » lui-même issu de la lutte de la jeunesse pour le changement, à faire du respect de la démocratie et de l’Etat de droit une composante essentielle de son mandat ».


Interpellé sur le relatif silence du Balai Citoyen depuis quelques temps, Guy Hervé Kam a indiqué qu’il n’en est rien. « Chaque chose à son temps », a-t-il dit avant de poursuivre que le gouvernement a pris des engagements et qu’il sera jugé au résultat.

« Plus pressé que la musique, danse mal (…) C’est le terrain qui détermine la lutte et ses méthodes(…), on ne peut pas rester permanemment dans l’agitation », a conclu le porte-parole qui rassure que ce n’est pas parce que les coups de balais ne sont pas bruyamment entendus que les ‘’cibals » ne font pas leur travaille de veille.

Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net