Le ministre de la santé, avec l’appui des partenaires, organise pour la 3ème fois, une campagne nationale de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA). Le coût global de la campagne 2016 est de 22 252 297 212 francs CFA. L’information a été donnée par le ministre de la santé, Smaïla Ouédraogo au cours d’une conférence de presse, le vendredi 8 juillet 2016 dans l’enceinte dudit ministère.

Le paludisme constitue un problème majeur de santé publique et une priorité nationale. Au Burkina Faso, il est endémique et toute la population est à risque. « Selon les données statistiques de 2015, les structures de soins ont enregistré 8 286 463 cas de paludisme dont 450 042 cas graves avec 5 379 décès », a signifié Smaïla Ouédraogo, ministre de la santé. Ainsi, par rapport aux autres pathologies, il représente 45,7% des motifs de consultation, 45,6% des motifs d’hospitalisation et 25,2% des causes de décès. Face à cette préoccupation sanitaire, la prise en charge et la prévention constituent les principales stratégies de lutte. Et c’est dans la perspective de renforcer la lutte contre cette maladie que le ministère de la santé, avec l’appui des partenaires, organise pour la 3ème fois, une campagne nationale de distribution gratuite de MILDA.

« Le coût global de la campagne 2016 est de 22 252 297 212 francs CFA repartis ainsi qu’il suit : Le Fonds mondial : 21 551 863 284 F CFA ; l’USAID : 639 613 928 F CFA ; le budget de l’Etat : 35 000 000 F CFA ; le Projet formation et recherche sur le paludisme de la coopération italienne : 20 000 000 F CFA ; l’UNICEF : 5 820 000 F CFA », a-t-il expliqué.

Les étapes de la campagne

La campagne dont le processus a commencé depuis longtemps comprend trois principales étapes, foi du ministre Ouédraogo.

Il s’agit d’abord, du dénombrement qui s’est déroulé du 15 au 20 juin dernier, sur toute l’étendue du territoire, selon la stratégie porte à porte. Ceci, a permis de disposer de données à même de faciliter le pré-positionnement des MILDA dans les sites de distributions. Toutefois, il a noté certaines difficultés. C’est le cas notamment de l’écart important par rapport aux estimations initiales de personnes et de MILDA à distribuer, l’existence de ménages non dénombrés et la disparité dans la motivation des différents acteurs. Ainsi, sur une prévision de 3 167 631 ménages selon les projections démographiques de l’INSD sur la période 2007-2020, 4 183 151 en ont été dénombrés, soit un écart de 1 015 520 ménages en plus. Conséquences, en termes de MILDA, il leur faut 12 805 181 contre 10 552 200 prévues, soit un gap de 2 252 981 MILDA.

Soucieux donc de la santé des populations, le ministère de la santé a retenu des solutions pour chacune des difficultés sus-citées. Pour la première difficulté, les ménages concernés devront attendre la fin du processus avant toute décision. Concernant le second point, des réaménagements budgétaires ont été faits pour harmoniser les taux de prises en charge. Et par rapport à la dernière, le ministère ambitionne procéder au retrait d’une, deux ou trois MILDA, sur les tickets ayants droit à au moins 3 MILDA, en fonction de l’importance du gap de la région. Par contre, ceux qui ont droit à 1 ou 2 MILDA de façon générale, recevront leurs moustiquaires imprégnées normalement, c’est-à-dire sans retrait.

La seconde étape de la campagne 2016 concerne la distribution. Elle est prévue du 15 au 18 juillet 2016 sur les 6 467 sites de distributions à travers le territoire national ; un site couvrant 3.000 habitants. A l’occasion, les populations seront invitées à se rendre sur les sites de distribution, munies de leurs tickets de MILDA, pour les recevoir. Du reste, le lancement officiel de la distribution se déroulera le 12 juillet 2016 au CSPS de Kamboinsin dans le district sanitaire de Sig-Nonghin de la région du Centre. A ce lancement, seront couplées les commémorations conjointes des Journées mondiales de la santé, de la lutte contre le paludisme et la tuberculose.

Enfin, l’utilisation des MILDA, de l’avis du Ministre Ouédraogo, vise à sensibiliser les populations afin qu’elles y dorment dessous toutes les nuits pour un impact certain sur la morbidité et la mortalité dues à cette maladie.

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net