Les familles des martyrs de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et du coup d’Etat de septembre 2015 ont été reçues, le lundi 13 juin à Kosyam, par le président du Faso. Ce premier contact officiel fut l’occasion pour les visiteurs d’exprimer leur mécontentement d’une justice en contradiction avec ses principes dans le traitement des dossiers. Ils ont également plaidé auprès du Roch M. C. Kaboré pour que les mesures sociales prises sous la transition pour les accompagner soient entièrement « mises en œuvre et élargies ».
Les familles ont exprimé leur ferme attachement à la justice, justice promise par l’ex-président Michel Kafando et le président Kaboré lui-même, et qui doit être « dite en toute impartialité, où les droits des victimes sont respectés de même que les droits des accusés ». Toutefois, les visiteurs ont exprimé leur« mécontentement au regard d’un certain nombre d’informations qui met la justice en exergue dans des contradictions avec ses propres principes dans le traitement des dossiers judiciaires liés au coup d’Etat et à l’insurrection ».
« La justice doit demeurer le garant de la cohésion sociale en ce sens qu’elle doit être le lieu de la vérité et non de l’obscurantisme au profit des plus forts », a déclaré l’association des familles des martyrs tout en affichant son optimisme et sa confiance « aux juridictions de droit commun et à la justice militaire pour un aboutissement équitable des dossiers ». Elle a profité de l’occasion pour apporter son soutien « ferme et indéfectible » au Chef de l’Etat « pour que des mesures fortes soient prises contre l’empire de l’incivisme sous toutes ses formes, mère de l’anarchie, destructrice de notre vivre ensemble ».
L’autre sujet qui a été abordé au cours de l’audience, nous rapporte le porte-parole Babou Nébon Bamouni, ce sont les mesures sociales prises en conseil des ministres le 28 octobre 2015 par le gouvernement de la transition pour accompagner les différentes familles. « Ces mesures, estiment les concernés, n’ont pas encore connu d’application effective dans leur entièreté. » D’où le plaidoyer pour que cette batterie de mesures soient mises en œuvre mais également élargies. « Octrois de logements sociaux à des veufs et veuves, soutien pour des activités génératrices de revenus, intégration de deux veuves ayant au moins le niveau CEPE à la fonction publique au titre des mesures nouvelles, augmentation du montant financier des frais de scolarité alloués par l’action sociale, etc. »
Les familles ont souhaité enfin avoir des cadres de rencontres périodiques avec l’exécutif « afin de lui traduire ses observations et suggestions sur la gouvernance du pays ». Mais avant, elles souhaitent que la journée d’hommage aux martyrs, prévue le 31 octobre de chaque année, ne « soit pas un moment qui se limite qu’aux mots mais vide de toute essence ». « Le gouvernement et les familles avec l’ensemble des Burkinabè doivent prendre les dispositions nécessaires afin de garantir un anniversaire qui donne à impacter durablement par la culture de l’engagement patriotique, la culture du respect de la loi, la justice équitable, le pouvoir du service et non de l’abus, le respect mutuel entre Burkinabè, l’amour et le pardon. Notre histoire doit nous servir de repère, les enseignements de guides de notre action pour un Burkina meilleur et respecté », a conclu le porte-parole dans sa déclaration.
Rassemblés par Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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