« C’est archi-faux. Nous sommes en concertations …pour fixer les nouveaux prix ». C’est en substance, la réponse du président de l’Association des cimentiers du Burkina (ACB), Hippolyte Guinguéré (joint au téléphone au cours de la journée de ce lundi) en réaction à l’information sur le prix du ciment qui a circulé le week-end sur les réseaux sociaux et dans certains milieux.Cette information, illustrée par une image du Président du Faso, stipulait que le prix du ciment a connu une baisse. Simple rumeur, apprend-on.
Selon les explications de M. Guinguéré, une concertation tripartite (ministère des transports-ministère du commerce-ACB) est même en ce moment en cours, suite à l’entrée en vigueur le 1er juin dernier, de la réglementation communautaire relative à la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises des Etats-membres de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine).
Cette mesure, qui vise à lutter contre la surcharge et à préserver le réseau routier, a une répercussion sur les prix de transport, en ce sens que les transporteurs pourraient avoir tendance à combler le manque à gagner (poids) en augmentant le prix de transport. Or, les cimenteries importent la matière première (calcaire).
« Bientôt, les camions transportant 40 tonnes de marchandises devront réduire leurs charges et passer à 28 tonnes, soit une perte de 12 tonnes. Aujourd’hui, nous payons le transport de la marchandise à 34.500 FCFA, la tonne. Les transporteurs devaient donc payer pour le transport de 40 tonnes de marchandises la somme de 1,38 million de F CFA. Avec 28 tonnes au compteur, cette somme passera de 1,38 million à 966.000 F CFA. Et pourtant, les frais de voyage des transporteurs s’élèvent à plus de 600.000 F CFA par voyage. Comment pourront-ils survivre dans ces conditions ? Il est donc fort probable que les prix du transport des marchandises à la tonne augmentent afin qu’ils puissent rentrer dans leurs frais. C’est donc pour cela que nous avons décidé de suspendre pour le moment cette décision de réduction des prix du ciment. Nous attendons de voir la réaction des transporteurs face à la nouvelle mesure avant de décider si nous pouvons baisser ou si nous devons augmenter le prix du ciment.
Nous dépendons tous de cette décision car, chacun de nous importe la matière première entrant dans la fabrication du ciment », avait expliqué, à l’orée du 1er juin 2016, le président de l’ACB dans le numéro 158 de l’hebdomadaire économique burkinabè, L’Economiste du Faso.
En clair, d’une baisse du prix du ciment, il n’en est rien. Du moins, pour le moment. Mais bien au contraire, il reste de monter à en croire les propos du président de l’Association des cimentiers du Burkina.
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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