A la veille des élections municipales, le Centre d’information et de formation en matière de droits humains en Afrique (CIFDHA) a tenu une conférence de presse au cours de laquelle , il a fait l’autopsie de la campagne électorale. Une campagne émaillée de cas de violence au point de priver certains citoyens du droit de vote. Le centre a également dénoncé des germes de ségrégation dans certaines localités avant d’appeler les autorités à la vigilance. C’était ce 21 mai à Ouagadougou.

En plus d’avoir été assez timide, la campagne électorale dans le cadre des élections municipales du 22 mai a été émaillée par plusieurs incidents dommageables.

Des incidents au moment des dépôts des listes, des échauffourées à Zogoré, à Bégédo, à Bouroum Bouroum (les électeurs de ses trois communes n’iront finalement plus aux urnes ce 22 mai) et les allégations d’attaques du siège de la NAFA dans l’arrondissement 7 de Ouagadougou, sont autant de taches noires relevées par le CIFDHA.


« Plusieurs allégations ont été portées notre connaissance et sur bien des situations, des investigations sont en cours pour attester de la véracité de certaines dénonciations, car il est important de ne pas fonder le travail de monitoring sur la rumeur, les interprétions partisanes et les dénonciations calomnieuses », s’est voulu prudent le président du conseil d’administration du CIFDHA, Urbain Kiswend-Sida YAMEOGO.

La Centre a toutefois condamné toutes les formes de violences politiques quels que soient leurs auteurs et a appelé au sens de civisme et de patriotisme des différents acteurs.

L’autre fait regrettable durant cette campagne que Urbain Kiswend-Sida YAMEOGO et ses camarades ont constaté, c’est cette « certaine forme de ségrégation et des relents de xénophobie qui font courir des risques de confrontation entre ‘’autochtones présumés », et ‘’allochtones désignés » », toute chose qui selon les conférenciers pourraient mettre en cause la cohésion sociale au sein des collectivités territoriales.

En effet, explique le principal animateur de la conférence de presse, il est revenu que dans certaines circonscriptions, des personnes se prévalant d’être autochtones se sont imposées comme candidats dans bien des partis politiques, déniant le droit à un ‘’étranger » de prétendre représenter ou diriger la collectivité.

Et considérant la discrimination dont ils seraient victimes, les ‘’allochtones ont rejoint les camps opposés ou se présentent en indépendants. D’où la confrontation à l’intérieur des partis au moment de la constitution des listes et bien après. Le Centre appelle donc à la vigilance surtout au moment du vote des maires.

Mais en attendant, le Centre d’information et de formation en matière de droits humains en Afrique a interpellé les autorités publiques afin qu’aucune discrimination et aucune ségrégation fondée sur les origines autochtones ou étrangères des candidats ne soient tolérées.

Pour un scrutin sans violence


Le Centre d’information et de formation en matière des droits humains en Afrique (CIFDHA) a bénéficié de ces partenaires, un appui pour mettre en œuvre son projet « L’engagement des jeunes pour des élections apaisées et le renouveau démocratique au Burkina Faso ».

Il s’agit de favoriser la contribution positive des jeunes au processus électoral 2015 et 2016 (présidentielle, législatives et municipales) et au processus politique post électoral. Les jeunes, souvent instruments de violence en période de campagne ont été sensibilisés sur leurs droits et obligation en matière électoral.

Le centre a également assuré le monitoring des droits humains tout au long du processus en opérant la surveillance, la documentation et le rapportage des situations problématiques, des incidents occasionnant ou susceptibles d’occasionner des atteintes, violations des droits de l’homme.

Dans le cadre des élections municipales, 75 jeunes des régions du centre, du Centre Nord, du Centre Est et du Plateau central ont bénéficié d’un atelier de capitalisation des expériences et de recyclage des connaissances pour les adapter à celles déjà reçues lors des élections couplées de novembre 2015, aux enjeux et défis des élections municipales.

Des cafés citoyens, des émissions radiophoniques interactives sont également entre autres activités menées par le centre à Tenkodogo, Zorgho, et Ouagadougou.

Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net