Dans le cadre de son traditionnel roadshow à l’intérieur du pays, l’Ambassadeur américain Tulinabo Mushingi était ce mercredi 18 mai 2016 dans la région de l’Est. De Bilanga-Yanga dans la province de la Gnagna à Bougui dans le Gourma, le diplomate et sa délégation ont apprécié les efforts abattus par deux volontaires du corps de la paix au sein de leurs communautés adoptives.

Comme à chaque roadshow, « Sidpawalemde » reçoit toujours les honneurs dus à un diplomate de son rang, un diplomate du « Burkina réel ». A Bilanga-Yanga, la population n’a pas dérogé à la règle. C’est sous un soleil de plomb qu’elle s’est mobilisée pour accueillir Tulinabo Mushingi et ses collaborateurs de l’Ambassade. La joie de recevoir, pour la première fois, le représentant du président Barack Obama était perceptible sur les visages, mais la tristesse de voir partir Christopher Rowell l’était davantage. Christopher Rowell, c’est ce jeune volontaire du Corps de la paix, natif de Bellingham, qui sortit le lycée du village de l’obscurité en apportant aux élèves aussi bien l’énergie solaire que le savoir à travers l’apprentissage de la langue de Shakespeare.

De l’anglais à temps


Fini donc les cours dans le noir et les acrobaties des enseignants pour photocopier ou imprimer les devoirs de classe. Grace au jeune volontaire, le lycée a été électrifié et a pu acquérir un ordinateur de bureau, une imprimante et une photocopieuse. Estimé à 3 500 000 F CFA, ce soutien vient soulager les communautés qui ont contribué à hauteur de 25%. A cela, s’ajoute le temps consacré par Christopher pour apprendre l’anglais aux élèves, matière dans laquelle le proviseur Armel Bansé avait du mal à trouver un enseignant vacataire. Pendant son séjour qui n’aura duré que deux ans, l’homme a dispensé 500 heures de cours. Ce qui a permis au lycée, selon son premier responsable, d’économiser un millions de francs CFA pour la caisse du comité de gestion de l’école.

C’est donc un sentiment de chagrin qui anime la communauté, en particulier le lycée, qui devra cheminer seul sans son fils adoptif. Du délégué général des élèves en passant par le proviseur jusqu’au président de l’Association des parents d’élèves, tous espèrent que Christopher Rowell ne les oubliera pas pour bouter l’ignorance hors de la région. L’ambassadeur américain espère qu’il va se créer une union sacrée au sein de la communauté pour la pérennisation du matériel et pour la recherche de solution à d’autres obstacles de développement.

Promouvoir les énergies propres


De l’expertise dans l’énergie solaire, les Etats-Unis en ont. Et ils sont prêts, à en croire Tulinabo Mushingi, à l’exporter au Burkina Faso de façon ciblée, de concert avec les autorités. Et pour montrer sa bonne foi dans la promotion des énergies renouvelables, l’Ambassade a décidé de convaincre Washington d’accorder une avance sur salaires pour ses employés afin que ceux-ci puissent avoir l’énergie solaire, chez eux à domicile. Et déjà, confie-t-il, près de 130 employés ont déjà postulé pour bénéficier de la manne.

Van Damme devenu Natama


Après Bilanga-Yanga, la délégation américaine a mis le cap sur Bougui, village situé à la sortie Est de la ville de Fada N’Gourma. Là vit le volontaire Henry Van Damme. Les populations lui ont donné le nom Natama et Yempabou (Dieu donné) et Yemboado (Dieu aime) à l’ambassadeur. Celui-ci motive les jeunes notamment l’association Tinga Finditi (Nourris la terre et la terre te nourrira durablement) dans le maraichage de contre-saison. Ensemble, les deux parties interviennent également dans le projet de réhabilitation du barrage qui devrait voir sa superficie passer de 77 ha à 100 ha et sa capacité de 702 607 m3 à 1 020 000 m3 grâce au programme VALPAPE – TIB SUAGI financé par la coopération suisse.

Herman Frédéric BASSOLE

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Le Corps de la paix au Burkina

Le Corps de la paix se porte bien au Burkina Faso, à en croire son premier responsable Keith Hackett. Depuis 1967, plus de 2000 volontaires ont travaillé au Burkina Faso dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du développement économique communautaire. Est volontaire, tout jeune américain en fin d’études, désireux de consacrer deux ans de sa vie au développement d’un pays. Les retraités, généralement expérimentés, sont également un public cible du Corps de la paix. Au Burkina, ils sont actuellement 23 volontaires en fin de mission, 34 autres prolongeront leur contrat d’un an et 70 nouvelles recrues poseront leurs valises à Ouagadougou autour du mois de juin.

HBF

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Source: LeFaso.net