Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, s’est rendu samedi 14 mai à Koulgho dans le Centre-Nord. Ce village de Kaya dans la province du Sanmatenga a accueilli le lancement de la campagne agricole humide 2016-2017. Le thème de cette année est « Agriculture au Burkina Faso, opportunité d’emploi pour les jeunes et les femmes. »

Pour le Gouverneur de la région, Nandy Somé/Diallo, le choix du Centre-Nord pour le lancement de la campagne agricole de cette année est un « événement majeur » qui réjouit l’ensemble de ses administrés. Elle a profité de l’occasion pour rappeler les généralités et les potentialités de sa région. Selon elle, l’agriculture, grandement tributaire de la pluviométrie, est la principale activité de la région qui est par ailleurs reconnue pour son activité minière et son artisanat. En termes de difficultés éprouvées dans le secteur de l’agriculture, Mme Somé a évoqué les difficultés d’écoulement de la production et le manque de facteurs de production, sollicitant davantage de soutien pour les producteurs en intrants et équipements agricoles, « et surtout l’augmentation des crédits pour les jeunes et les femmes ».


A propos du thème, le Gouverneur a estimé que l’autonomisation économique de la femme et de la jeunesse passe par la mise en place de politiques et programmes à mesure de leur permettre de tirer parti des opportunités qui s’offrent à eux. Elle demande donc à ce que des « actions vigoureuses » soient prises dans ce sens. Nandy Somé a tenu, avant de clore son propos, à exprimer son engagement et celui de sa région à soutenir et accompagner les actions du Gouvernement allant dans le sens de l’amélioration du secteur de l’agriculture et l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.


Seydou Ouédraogo, Président du bureau de la chambre nationale d’agriculture, prenant la parole au nom de toute la profession agricole, a déclaré que « l’agriculture peut convenablement nourrir son homme ». Pour lui, cela passe par la mécanisation de l’agriculture qui, pour lui, reste l’un des seuls secteurs qui utilise encore des techniques archaïques. Seydou Ouédraogo a en outre estimé que l’augmentation durable de la production passe nécessairement par un meilleur accompagnement des producteurs, notamment dans les domaines où ils rencontrent le plus de difficultés. Ces difficultés sont entre autres « l’accès aux intrants, au matériel, aux infrastructures, à l’appui-conseil et à un marché rémunérateur », autant de problèmes qui font de l’agriculture un secteur peu attrayant pour les jeunes et favorisent l’exode rural.

Aussi, il a demandé une implication de tous les acteurs pour l’amélioration du secteur agricole. Pour sa part, il a rassuré quant à l’engagement de l’ensemble des producteurs à soutenir toutes les interventions du gouvernement en vue de la réussite de la campagne et leur accompagnement dans les opportunités d’emplois pour les jeunes et les femmes dans le secteur. Ceci pour venir à bout du chômage, ainsi que le stipule le thème.

Reconnaissant que les producteurs ont une part contributive à jouer dans la réussite de la campagne, M. Ouédraogo a exhorté les producteurs à adopter les bonnes pratiques agricoles, faire bon usage du matériel et des intrants accordés, respecter les itinéraires techniques et améliorer la gestion des infrastructures mises à leur disposition.


Jacob Sawadogo, Ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques, à l’entame de son discours, a salué l’engament des partenaires techniques et financiers auprès du Gouvernement dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire au Burkina Faso. Pour lui, le système agricole burkinabè est pénalisé par le désintéressement des jeunes générations, avec pour conséquence l’accélération de l’exode rural et le chômage des jeunes. D’où la pertinence du thème retenu pour cette année. Il tire également sa pertinence du fait que le secteur agricole regorge d’immenses opportunités d’emplois d’une manière générale, et en particulier pour les femmes et les jeunes.

En ce qui concerne les objectifs de la présente campagne, le ministre a signalé qu’il est attendu une production de 4 700 000 tonnes de céréales et plus de 1 500 000 tonnes de cultures de rente, au titre desquelles le coton vient en tête avec 915 000 tonnes, suivi du niébé et de l’arachide. Pour venir en aide aux producteurs, les semences améliorées de sésame et d’oléo-protéagineux seront mises à leur disposition, ainsi que de l’engrais, du matériel aratoire et des animaux de trait.

En plus, 20 000 hectares d’aménagements hydrauliques seront réalisés afin de sécuriser la production. Le ministre a ajouté que des efforts seront faits pour améliorer l’appui-conseil, la vulgarisation des techniques et technologies agricoles et l’accès au financement. Aussi a-t-il incité les producteurs à une utilisation rationnée et raisonnée de l’appui mis à leur disposition pour l’atteinte des objectifs.


La cérémonie de lancement a aussi vu la dotation en matériel de cinq groupements agricoles de la région du Centre-nord. Ces derniers ont reçu des motopompes, kits d’irrigation, fourches, arrosoirs et matériels divers allant jusqu’à la somme de neuf millions de francs pour la plus grande dotation, qui revenait au groupement de producteurs de riz Wend-na-kond-basneré. Les invités ont ensuite visité le site qui accueillait l’événement, site sur lequel a été aménagé un bas fond de type PAFR de 26 hectares.

L’acte symbolique de lancement de la campagne a été porté par le Premier ministre, qui s’est essayé au semis du riz pluvial.

Roseline Nitiéma (Stagiaire)

Lefaso.net

Campagne agricole 2016-2017

Objectifs de production :
- 4 700 000 t de céréales ;
- 1 580 000 t de cultures de rentes

Dont
- 910 000 t de coton ;
- 610 000 t de niébé ;
- 400 000 t d’arachide ;
- 240 000 t de sésame ;
- 235 000 t de tubercules ;
- 62 000 t de voandzou ;
- 25 000 t de soja.

Subventions :
- 4 000 t de semences améliorées ;
- 16 000 t d’engrais NPK et urée ;
- 11 000 charrues, charrettes, semoirs etc ;
- 6 000 animaux de trait.

Aménagements hydrauliques pour les campagnes 2016 et 2017 :
- 10 000 hectares de basfonds ;
- 5 000 hectares de petits périmètres irrigués ;
- 2 500 hectares de grands périmètres irrigués ;
- 500 hectares de périmètres irrigués réhabilités.

R.N.

Source: LeFaso.net