Après une gestion approximative, partisane, « amateuriste », « gabégique » de notre transition sur fond de populisme et de manipulation du peuple insurgé, le général usurpateur et sa bande qui ont jeté les bases d’une instabilité durable de notre pays par la promotion de la haine, de l’incivisme violente, des intrigues et de la division entre les Burkinabè de tous les secteurs de la vie politique, sociale et administrative, semblent s’entêter dans la réalisation de leur plan de déstabilisation du pays dans le but d’assouvir des ambitions personnelles démesurées, dans le mépris absolu des considérations d’intérêt général.

Après avoir affiché un silence complice face aux récentes révélations sur des cas de malversations portant sur les parcelles à Ouaga 2000 et sur les attributions népotistes de marchés publics en méconnaissance absolue des principes gouvernant la commande publique, ces parangons de la vertu auto proclamés, qui se sont usurpé des fruits de décennies de luttes citoyennes du peuple burkinabè pour nourrir leurs egos, continuent leur travail de sape des efforts entrepris par le pouvoir légitime ( le seul à qui le peuple lucide du Burkina Faso a donné sa confiance pour conduire son destin jusqu’en 2020) en vue de réparer les nombreux dégâts qu’ils ont laissé à la fois sur les plans économique, social et politique.

Continuant dans l’abus de la naïveté du peuple burkinabè, et exploitant les difficultés de tous ordres que vivent ces nombreux jeunes en proie au chômage du fait de la mauvaise gestion du régime déchu, ces manipulateurs hypocrites et égoïstes ne rencontrent malheureusement en face aucune réaction digne de l’ignobilité de leurs manœuvres, se donnent l’impression que nous vivons encore la période d’exception des Zida, caractérisée par la dictature de la pensée unique des pro-Zida en vue de la réalisation de leur probable agenda caché.

En tant qu’organisations de la société civile attachées, au-delà de tout intérêt partisan, à la paix et à la réconciliation nationale, condition indispensable à toute entreprise de développement durable et partagé, nous ne pouvons nous taire face à cette orchestration « de forces du pire »,qui, pour des ambitions strictement égoïstes, risquent de conduire notre pays vers le chaos.

Y aura-t-il dans l’histoire du Burkina Faso des crimes économiques aussi graves que ceux commis durant la période de transition, ces crimes commis sur le sang des martyrs qui se sont sacrifiés dans l’espoir de voir la fin de ces crimes économiques justement ?

Pourquoi faire le lien entre les crimes commis par ces individus portés au pouvoir grâce au sang des martyrs morts pour mettre fin à l’ancien régime, avec les crimes commis par l’ancien régime ?

En plus de constituer des crimes économiques commis dans des circonstances plus qu’aggravantes, les crimes économiques commis durant les 13 mois de la transition ne sont autres que des crimes de haute trahison des idéaux de l’insurrection populaire, si bien qu’il est impensable que des réels défenseurs de l’insurrection en viennent à vouloir les sous-estimer.

Au lieu de demander avec insistance que les suites conséquences puissent être données à ces crimes, ne serait-ce que pour le respect de la mémoire des martyrs qui ont été ainsi manipulés par des gens sans foi ni loi, la bande d’ OSC pro- Zida se lamentent aujourd’hui dans des déclarations tendant à saper les efforts entrepris par le gouvernement légitime en vue notamment de la relance de l’économie nationale et la réconciliation nationale.

Rien d’étonnant si les prétendus agendas cachés sont toujours d’actualité, surtout qu’ils avaient eu l’intelligence de positionner leurs éléments à tous les postes stratégiques de l’administration, et étaient même sur le point de vouloir le faire au niveau des forces de défense et de sécurité, et que le pouvoir actuel traine à les y déloger, malgré les nombreux militants compétents et intègres capables de relever les défis qu’il compte dans ses rangs.

Sinon comment comprendre que de simples organisations de la société civile en viennent à vouloir donner des injonctions au pouvoir politique sur la gestion de dossiers judiciaires dans un contexte de séparation des pouvoirs ?
Comment des gens qui comptent parmi eux des juristes à qui on a pris le risque de confier la défense du Burkina devant la cour de justice de la CEDEAO ne peuvent pas comprendre que c’est dans l’ordre normal des choses que la décision d’une juridiction inférieure peut être remise en cause par une juridiction supérieure ?

Comment de si grands prétentieux de la vertu ne peuvent pas comprendre que les aléas de la procédure font partie intégrante de la gestion d’une affaire judiciaire, et que du respect absolu des règles de la procédure dépend le respect des droits humains en général et des droits de la personne mise en cause en particulier ?

Comment comprendre qu’après que l’autorité compétente, appréciant la gestion approximative frisant l’incompétence, l’acharnement ou un certain parti pris d’un dossier judiciaire par un juge, et décidant en toute légalité de dessaisir des juges ou des magistrats, de simples citoyens non investis d’aucun mandat public trouvent à proférer à la limite des menaces à l’autorité légitime, à la paix et la stabilité sociales de leur pays ?

Ou bien craignent-ils de voir leurs plans échoués face à l’éviction des leurs, auquel cas tous les soupçons se confirment et alors l’on devrait regretter que l’autorité ait attendu aussi longtemps avant d’agir.

En tant qu’organisations de la société civile privilégiant la préservation de la paix sociale, (surtout dans ce contexte de fragilité politique et sociale de notre beau pays), et conscient de notre devoir d’impartialité absolu vis-à-vis des différents groupes d’intérêts politiques,

1. Appelons le pouvoir élu à prendre pleinement conscience qu’il est le seul à avoir bénéficié de la confiance du peuple insurgé pour conduire sa destinée dans les cinq années à venir. Par conséquent, sans préjudice du respect des droits et libertés individuelles et collectives, dont la liberté d’opinion des OSC, et même de celles de mauvaise foi, l’encourageons à :
- Poursuivre sans relâche et sans compromission, dans le cadre des institutions de la république, le processus de réconciliation nationale, et ne pas céder face à l’intimidation des organisations de promotion de la haine, de la violence et de la division aux fins d’intérêts égoïstes
- Travailler à raffermir l’indépendance bien comprise de la justice, laquelle doit servir l’impartialité du juge au bénéfice des droits et libertés des citoyens, sans que la séparation des pouvoirs ne donne naissent à plusieurs Etats dans un Etat
- Saisir les instances compétentes des cas de malversations commises durant la période de transition afin que toute la lumière soit faite, et que les coupables soient sanctionnés à la hauteur de leurs forfaits.

2. Appelons les juges à :
- se mettre au-dessus de la mêlée pour se donner plus de crédibilité et constituer ainsi les remparts de la paix sociale
- Bien comprendre l’indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs, en gardant à l’esprit le fait que la collaboration au sommet est indispensable quand l’intérêt de la nation toute entière est menacé.
- Garder toujours à l’esprit que la justice poursuit une finalité majeure qui est la préservation de la coexistence pacifique (à l’intérieur des nations et entre les nations), la protection des droits et des libertés des citoyens, et que toute action qui ne s’inscrit pas dans cette finalité ne sert pas véritablement la justice, mais la vengeance.

3. Appelons enfin les Burkinabè dans les différentes régions du pays et toutes les personnes éprises de paix et privilégiant l’intérêt général à :
- Rester lucides face aux tentatives de manipulations et d’intimidations des marchands de la haine, de l’incivisme violent, de la division ;
- Demeurer en tout temps des citoyens respectueux de la loi, en se démarquant de prendre part aux manifestations illégales et violentes organisées par les promoteurs de la haine ;
- Se soumettre toujours aux décisions de justice, sauf à exercer les voies de recours prévues ;
- Demeurer en tout temps de vrais Burkinabè qui privilégient le dialogue à la violence, et qui n’éprouvent aucune fierté à défier l’autorité de l’Etat.

Ensemble mobilisons-nous pour ramener notre pays sur les rails d’un Etat de droit démocratique afin que l’égoïsme et la cupidité de quelques-uns ne nous conduisent tous en enfer.

Pour la fédération libre des OSC
Ont signé

Association pour l’Emergence d’une Culture de la Citoyenneté ( AECC)

Centre de Recherche d’Information, de Promotion et d’Etude sur la Femme et l’enfant au Burkina Faso et en Afrique (CRIPEF/AFRIQUE)

Association pour le Développement de la Femme et de la Jeune fille (ADFJ)

Action Solidaire pour le Développement (ASD)

Association Pour la Promotion du Travail Domestique (APPTD)

Association TI GNOTAAR KING GNE

Mouvement pour l’Engagement et le Réveil Citoyen(MERCI)

Association PassYam (ASPA)

Source: LeFaso.net