A l’occasion de la cérémonie de présentation des filières de l’université Aube nouvelle (ex ISIG), Monsieur Moustapha M. Guirassy, PDG d’IAM-Dakar, affirmait sur notre site qu’il avait porté plainte contre le promoteur de IAM-Ouaga pour escroquerie. Dans cet entretien, M. Ahmed Diallo, PCA de IAM-Ouaga explique dans quelles conditions cet institut a été créé et affirme même que M. Guirassy n’a même jamais été actionnaire de l’école dans laquelle il n’aurait pas mis un franc !
Pouvez- vous nous présenter IAM Ouaga ?
L’Institut Africain de Management de Ouagadougou est un Business School créé en 2007. A ce jour, nous avons une vingtaine de filières d’enseignement, nous délivrons des diplômes comme le High School Diploma, le DUT, la licence, le Master et le Doctorat. Nous disposons d’un conseil scientifique de grande qualité composé d’éminents professeurs de rang A et B, un campus flambant neuf avec des salles de cours équipées d’air conditionné, une salle informatique, une bibliothèque, une salle de jeux, une salle de sport et un terrain de sport.
Depuis sa création en 2007, 6395 étudiants ont été formés à des diplômes d’études supérieures dans les différentes filières de formation de IAM Ouaga. L’Institut emploie des enseignants de grande compétence, venant d’Afrique, d’Europe, du Canada et des Etats Unis, et s’honore d’un taux d’insertion de ses étudiants dans le monde du travail de l’ordre de 90%.
A quel stade se trouvent actuellement les cours de l’année académique 2015-2016
Les programmes de formation de IAM pour l’année académique 2015-2016 sont achevés à 95% (il reste deux semaines de cours pour toutes les filières). La fin des cours pour la formation initiale est prévue le 28 mai. Les examens de la seconde session sont prévus pour le 06 juin. Le calendrier académique a été respecté comme d’habitude.
Comment a été fondé IAM Ouaga ?
La Société IAM Ouaga a été créée en juin 2007 avec un capital de 20 millions repartis entre huit actionnaires. Parmi ces actionnaires figurait Mr Moustapha M. Guirassy avec une souscription pour 600 actions d’une valeur de 6 millions. Ces actions souscrites par Guirassy Moustapha n’ont finalement jamais été libérées (c’est dire qu’il n’avait pas versé la valeur pécuniaire des actions qui lui ont été attribuées) alors qu’il avait promis de le faire dans les plus brefs délais.
Sur la base de la bonne foi qui lui était ainsi accordée, la déclaration de souscription et de versement de IAM Ouaga pour un montant de 20 millions FCFA a été faite, l’Acte uniforme de l’OHADA sur les sociétés commerciales nous autorisant à ne libérer effectivement le ¼ du capital à la constitution et le reste dans les trois années suivantes. Nous étions alors convaincus que Monsieur GUIRASSY honorerait ses engagements.
IAM a donc été immatriculé au RCCM et a commencé à fonctionner avec l’argent des autres actionnaires qui avaient libéré leurs parts, soit la somme totale de 14 millions.
Malheureusement, le commissariat aux comptes, lors de la vérification et de la sincérité des comptes de IAM en date du 5 juin 2009 pour l’exercice clos au 31 décembre 2008 a fait ressortir que les actions souscrites et libérées ne reflétaient pas la réalité du capital en montrant que les 600 actions souscrites par M. Guirassy d’une valeur de 6 millions de FCFA bien que appelées n’ont pas été versées par ce dernier. Cela a été parmi les raisons pour lesquelles le commissaire aux comptes avait refusé de certifier les comptes et les états financiers de IAM Ouaga. Face à cette irrégularité, Mr Guirassy a été relancé à plusieurs reprises, mais n’a pas daigné honorer ses engagements par la libération des 6 millions. Les choses sont restées en l’état jusqu’en 2013, année à laquelle, las d’attendre IAM a pris la décision de procéder à la régularisation de ses actes constitutifs suite à un avenant de la déclaration notariée.
Aujourd’hui, IAM Ouaga, immatriculé au RCCM depuis juin 2007 a vu ses mentions être corrigées par voie de justice avec l’exclusion du porteur des actions souscrites et jamais libérées qui est M. Guirassy parce qu’il ne croyait pas en l’école et en sa réussite. Il aurait préféré signer donc un protocole de partenariat avec IAM Ouaga sur la base duquel il était rémunéré à hauteur de 5% du chiffre d’affaires réalisé par IAM. Ce qui lui procurait, quel que soit le résultat, au bas mot une vingtaine de millions par an. Voilà ce qu’il a oublié de dire aux étudiants.
Le promoteur de IAM Dakar et co-fondateur de IAM Ouaga vous accuse de l’avoir escroqué. Qu’est ce qui s’est réellement passé ?
En tenant compte des développements faits ci- avant, Monsieur Guirassy était effectivement un partenaire que nous avions voulu avec nous pour bâtir une école sous-régionale de grande qualité délivrant des diplômes à la hauteur des besoins de nos populations.
En effet, IAM Ouaga et IAM Dakar étaient unis par un protocole d’accord dont l’objet principal était de mettre à la disposition de IAM Ouaga certains programmes de formation de IAM Dakar (BBA, MBA et Master), signer les diplômes de notre institut pour lui faire bénéficier des accréditations CAMES de IAM Dakar, et ses partenariats, le tout, moyennant une redevance annuelle de 5% sur le chiffre d’affaires. Nous avons toujours rempli notre part en effectuant les paiements en bonne et due forme.
Malgré cela, il a demandé à avoir 51% du capital dans le but de prendre le contrôle de l’Institut sans avoir, je le rappelle, versé un kopeck. Ce que nous avons purement et simplement refusé.
Mais je dois souligner qu’auparavant il avait même demandé d’inclure dans les montants devant faire l’objet de sa rémunération, 5% sur les frais de confection des uniformes et 5% sur les cotisations des étudiants pour les activités socio-culturelles.
Face à notre refus d’aller dans ce sens, il a commencé à créer des difficultés sur la délivrance des diplômes qui devaient être signés à Dakar. C’est ainsi que, voyant venir d’autres difficultés, nous avons anticipé en préparant nos dossiers pour avoir nos propres accréditations CAMES.
Du reste, ce principe d’accréditation a été remis en cause par le CAMES qui nous a rappelé que l’accréditation de IAM Dakar n’était pas extensible. Cela nous a conduit à chercher des accréditations pour le CAMES. Aujourd’hui IAM OUAGA a 15 diplômes accrédités CAMES. Il apparaît donc que IAM Ouaga n’a jamais été une filiale de IAM Dakar.
Vous vous dites convaincu qu’il existe une volonté manifeste de nuire à l’établissement. D’où tenez-vous cette conviction ?
Notre intime conviction est qu’entre grandes écoles, une concurrence saine pouvait s’établir pour créer une certaine émulation permettant d’atteindre le meilleur dans la préparation des hommes de demain. C’est pourquoi nous sommes étonnés qu’une tribune de promotion de filières dans un établissement soit transformée en un véritable tribunal d’exception pour charger IAM Ouaga. C’est la preuve que IAM est sur la bonne voie et nous allons continuer à tirer le niveau de notre enseignement vers le haut par des enseignements de qualité ainsi que par des infrastructures de qualité avec les standards les plus élevés existant à ce jour dans le domaine de l’enseignement supérieur.
Au Bénin, il y a plus d’une vingtaine de grandes écoles et il n’y a aucun problème entre elles. Au Burkina Faso, il y a seulement une dizaine de grandes écoles et certaines cherchent à éliminer les autres. Ce ne sont, ni les dérives verbales, ni les coups bas qui entameront la relation de confiance que nous avons su créer entre nous et les étudiants, entre nous et les parents, entre nous et les autorités de l’enseignement supérieur.
Comment expliquez-vous qu’après avoir fondé IAM-Ouaga, M. Guirassy en fait un institut à abattre
Il faut clarifier tout de suite un point important. Guirassy Moustapha n’est pas le fondateur de IAM Ouaga. Il a été un souscripteur d’actions au moment de la création de l’entreprise. C’est simple ! Comme je vous l’ai déjà souligné au départ, M. Guirassy ne croyait pas vraiment au projet. Voyez vous-même ce qu’est devenu IAM Ouaga aujourd’hui : nous avons aujourd’hui 15 diplômes reconnus, nous avons un campus moderne avec des salles de classes climatisées, des salles de sport, des salles de jeu, des salles d’enseignants, du matériel didactique aux standards internationaux. Nous avons inscrit le nom commercial de IAM Ouaga auprès des instances de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI). Nous avons une reconnaissance au niveau du CAMES, du Burkina Faso et de plusieurs pays de la sous région. Ça se comprend donc que M. Guirassy puisse avoir des regrets. Mais ce que nous ne comprenons pas, pourquoi c’est maintenant qu’il fait sa sortie médiatique surtout juste après l’inauguration du nouveau campus ZAD par les plus hautes autorités burkinabè ? Pourquoi ne pas l’avoir fait depuis 2012, année de la rupture de notre protocole d’accord ?
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N’êtes vous pas en train d’abuser du nom IAM qui est une propriété de M. Guirassy ?
Non ! Nous tenons à préciser que le nom commercial de IAM Ouaga a été déposé à l’Organisation Africaine de la Protection Intellectuelle (OAPI) depuis le 30 novembre 2012 sous le numéro 93138. L’OAPI est la seule organisation en Afrique qui peut apprécier si oui ou nom nous abusons d’un nom commercial. Plus sérieusement, pensez vous que son problème se trouve dans le nom ? Le savoir faire de IAM Ouaga découle t-il de la seule utilisation d’un simple nom ?
Il ressort des dires que votre tentative d’ouvrir IAM Abidjan a échoué et que la justice vous a condamné à lui verser des pénalités. Qu’en est il exactement ?
Nous tenons à vous dire que IAM Ouaga n’est pas actionnaire d’IAM Abidjan. Sur ce point, IAM Abidjan avisera. Nous avons par contre signé une convention de partenariat avec IAM Abidjan pour leur offrir notre expertise dans la formation universitaire. Nous savons que IAM Dakar a demandé à rentrer dans le capital de IAM Abidjan et cela lui a été refusé, ensuite il a demandé à signer un partenariat et cela lui a été aussi refusé. Je ne sais pas pourquoi il ne fait pas mention de toutes ces démarches infructueuses qui justifient son amertume.
La partie judiciaire de l’affaire vient d’être portée à la connaissance du public. Quelle sera la suite pour vous ?
Il n’y a aucune suite judiciaire à notre niveau. Monsieur Guirassy n’a jamais été actionnaire de IAM Ouaga. Il a été souscripteur mais n’a jamais libéré le montant de ses actions malgré les multiples relances.
Nous étions obligés de nous conformer aux recommandations du commissaire aux comptes et à la loi en le déclarant souscripteur défaillant. Nous le défions d’apporter la preuve du moindre franc déboursé dans la création de IAM Ouaga. Et nous demeurons convaincus que s’il s’estime réellement floué, la justice offre de meilleures voies de recours que la presse. Pensez-vous que quelqu’un qui n’a pas participé à construction d’une œuvre puisse bénéficier des fruits ? Comme disent les anglais, « no contribution, no deal ».
Entretien réalisé par Jacques Théodore Balima
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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